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Projet de Développement Urbain Intégré et de Résilience du Grand Antananarivo : Des impacts durables sur la capitale de Madagascar

Antananarivo, la capitale de Madagascar, avec ses 1,5 million d'habitants intra-muros et près de 2,5 millions en périphérie, est un paradoxe géographique. Le Projet de Développement Urbain Intégré et de Résilience du Grand Antananarivo (PRODUIR), financé par la Banque Mondiale, vise à améliorer les conditions de vie dans les quartiers défavorisés. La réhabilitation du Canal C3, crucial pour la protection contre les inondations, est en cours, avec des travaux d'aménagement et d'assainissement. La réhabilitation des digues de l'Ikopa et de la Sisaony est proche de l'achèvement. Le projet englobe également des interventions à l'échelle des quartiers, des travaux urbains, et un appui institutionnel pour renforcer la gouvernance urbaine. Ces actions intégrées visent des impacts durables sur la vie des habitants d'Antananarivo.

Antananarivo, la capitale de Madagascar, une ville historique et pleine de paradoxes. Située à une altitude moyenne de 1 280 m dans la région des hauts plateaux, l’agglomération est aujourd’hui la plus grande ville de Madagascar, dont le développement s’étend au-delà de sa limite administrative. Avec ses quelque 1,5 million d’habitants, Antananarivo intra-muros concentre plus d’un tiers de la population urbaine du pays, accusant ainsi une forte domination dans le réseau urbain. Avec sa périphérie, la capitale malgache compte près de 2,5 millions de personnes qui y vivent ou qui y travaillent au quotidien. Elle produit à elle seule près de la moitié du PIB du pays. La singularité d’Antananarivo vient aussi de sa géographie particulière. La ville est dominée par une colline de direction méridienne où se trouve le palais du Rova, ancienne résidence royale, qui domine à l’ouest la plaine du Betsimitatatra avec un escarpement abrupt de plus de deux cents mètres.


Antananarivo entre la colline et la plaine

A ces quartiers collinaires ou centraux, s’opposent ceux de la plaine, situés à l’ouest, dont la vaste zone aménagée dans les années soixante sur d’anciennes rizières abritant des bâtiments administratifs et la grande cité planifiée des 67 hectares. Cependant, avec la pression démographique conjuguée au poids important de l’exode rural les anciennes plaines rizicoles marquées de quelques noyaux d’habitations, sont rapidement devenues des quartiers très denses développés anarchiquement, et caractérisés par différentes formes de précarités (Anatihazo, Andavamamba, Ankasina…). C’est dans ces quartiers inondables et majoritairement précaires qu’œuvre le Projet de Développement Urbain Intégré et de Résilience du Grand Antananarivo (PRODUIR).


Sur sollicitation du Gouvernement Malagasy, la Banque Mondiale s’est engagée à appuyer le développement urbain intégré du Grand Antananarivo sur le long terme, dans le cadre d’une série de projets. PRODUIR étant le premier projet de la série, a bénéficié d’un financement IDA de 125 millions de dollars, dont l’exécution s’étalera jusqu’en 2025. Mis en œuvre sous tutelle du Ministère de l’Aménagement du Territoire et des Services Fonciers (MATSF), le projet vise de manière générale à améliorer les conditions de vie en milieu urbain et la résilience aux inondations des populations dans certains quartiers défavorisés du Grand Antananarivo. Le projet vise de manière générale à améliorer les conditions de vie en milieu urbain et la résilience aux inondations des populations dans certains quartiers défavorisés du Grand Antananarivo.



Protéger Antananarivo et ses environs contre l’inondation


Le Canal C3, comme principale axe d’intervention

La réhabilitation du Canal C3 est une priorité pour la protection de la plaine d’Antananarivo contre les inondations pluviales. Celui-ci fait partie des trois principaux canaux de drainage des eaux pluviales de la plaine urbanisée d’Antananarivo. 48% des fonds sont destinés à la remise en état de fonctionnement des infrastructures hydrauliques, dont le canal C3 qui s’étale sur 12 km. Près de 115 000 m3 de boue de curage sont prévues être enlevées durant les travaux qui consistent également à la remise en état de cet ouvrage de drainage dans son état initial théorique à travers des curages et des renforcements de berges.

L’aménagement d’un site de confinement des boues de curage ainsi que l’aménagement d’un site de réinstallation des populations affectées par le projet viendront aussi accompagner cet axe majeur du projet. L’assainissement et le curage du canal C3 sur une longueur de 12 km seront effectués à partir de février 2024 pour permettre aux eaux de pluies de s’écouler plus facilement et rapidement. En outre, le projet améliorera les quartiers traversés par le canal C3 avec la création de routes, de cheminements piétons le long du canal et de passerelles, l’installation d’équipements sanitaires, de lavoirs et de bornes fontaines ainsi que les emplacements pour bac de collecte des ordures ménagères. Ces travaux d’intérêts généraux réduiront sensiblement les inondations qui s’aggravent tous les ans dans les zones basses et auront des retombées multiples sur la santé, la mobilité et les activités économiques de la population concernée.


La réhabilitation des digues, un avancement à grand pas

Aujourd’hui, l’un des grands chantiers de PRODUIR est en passe d’être terminé : la réhabilitation de la digue de l’Ikopa et de la Sisaony, parmi les ouvrages majeurs de la protection de la plaine d’Antananarivo face aux inondations. En plus de ces actions, des travaux de confortement et de réhabilitation de quelques tronçons de digues d’une longueur totale de 1,3 km seront réalisées. Il s’agit notamment des digues endommagées durant les épisodes climatiques successifs de 2022, présentant un risque élevé pour l’ensemble de l’agglomération d’Antananarivo.

L’ensemble de ces travaux, permettront de réduire considérablement les expositions des quartiers vulnérables et de la population urbaine, aux risques d’inondation récurrentes que subit la capitale de Madagascar.


Les travaux de confortement de digues pour protéger la ville contre l’inondation 2023

Des interventions à l’échelle de quartier, pour transformer la vie de la communauté

Le projet se focalise également à la structuration de divers quartiers de la capitale et de ses environs à travers des travaux urbains relatifs à l’amélioration de la mobilité et de l’accessibilité, de l’accès aux services d’assainissement de base, et de renforcement de la résilience (ruelles, bibliothèques, marchés, passerelles…). Ce, dans le but d’améliorer les conditions de vie des habitants de la Ville des Mille (l’un des surnoms de la capitale), et d’insuffler une transformation et une restructuration du paysage urbain. Près de 500 infrastructures devraient être construites d’ici la fin du projet qui bénéficieront à un peu plus de 650 000 personnes. D’autres travaux de restructuration et de rénovation urbaine seront aussi identifiés et réalisés dans les prochaines phases du projet.

Toutes ces infrastructures ont des finalités communes : contribuer au bien-être de la communauté, au désenclavement des quartiers et à l’amélioration des quartiers bien souvent précaires avec une très forte densité de population.





Appuyer les institutions pour une gouvernance urbaine résiliente

Dans une de ses sous-composantes, le PRODUIR appui le MATSF et les Communes concernées pour la réalisation d’une étude urbaine et sociale visant à doter la zone d’intervention d’un plan d’urbanisme de détail, qui sera l’outil de référence pour la définition des investissements dans la rénovation urbaine. Sur le plan institutionnel, plusieurs activités de renforcement de capacité sont également lancées pour améliorer la gouvernance urbaine, la gestion municipale et l’internalisation des recommandations des outils de planification, mais aussi pour améliorer les capacités des acteurs à répondre rapidement et efficacement à une situation d’urgence/crise notamment les cas de catastrophes.


A travers ces interventions multiples et intégrées, le projet veut induire des impacts durables sur la capitale de Madagascar et ses habitants.



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