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Une nouvelle vision du développement urbain au Sénégal à travers la ville intelligente

Les villes intelligentes en Afrique offrent de nouvelles voies pour une transformation urbaine durable. Les réformes réglementaires permettent désormais aux autorités locales de créer des réseaux numériques, un changement qui soutient les partenariats public-privé (PPP), attire les investissements tout en favorisant des infrastructures partagées et en prévenant les monopoles. Diop Dieynaba, responsable du programme Ville Intelligente de Diamniadio, souligne la nécessité d'une adoption technologique adaptée qui respecte le contexte unique de chaque ville, plutôt que de copier des modèles étrangers. L'approche de Diamniadio démontre que le développement des villes intelligentes peut renforcer la durabilité, l'efficacité et le bien-être des citoyens lorsqu'il est en adéquation avec les besoins et les valeurs locales. Malgré des obstacles comme des ressources limitées et le scepticisme public, Dieynaba est convaincue que les villes africaines peuvent façonner leurs propres modèles urbains intelligents en favorisant l'innovation locale, en actualisant les réglementations et en adoptant les partenariats.

La ville intelligente est un modèle de fabrique urbaine qui offre de nombreuses opportunités pour la transformation urbaine en Afrique 

Dakar, Senagal Leandry Jieutsa 2023

Le développement des technologies ouvre de nombreuses portes en matière de développement urbain, résilient inclusif et durable.

La ville intelligente est une approche pertinente, car permettant de mettre en place des infrastructures, réseaux  et services interconnectés. Diop Dieynaba Cheffe de cellule de la Smart city de Diamniadio et Responsable du programme Smart city de Diamniadio.

En effet, les réseaux d’infrastructures d’une Smart city sont des supports de la gestion optimisée d’une ville et cela permet d’anticiper et de résoudre les lacunes et pannes. Ces infrastructures permettront le raccordement des principaux équipements de gestion d’une ville intelligente à commencer par les caméras de vidéoprotection nécessaires pour en faire une ville sûre, tous les capteurs pour les solutions intelligentes  de services urbains et mobilité. La ville intelligente est un processus de structuration urbaine utilisant les nouvelles technologies pour apporter des solutions durables, intégrant les aspects économiques, sociaux et environnementaux. Elle repose sur l’usage de technologies avancées comme les capteurs, les réseaux, l'IoT et la blockchain, qui jouent un rôle central dans l'amélioration de la ville.

Dans les villes Africaines, on a l’habitude de construire et de gérer de manière sectorielle, les réseaux, les voiries et les services  de la ville. Maintenant avec la Smart city on peut avoir un seul noyau qui est le centre de pilotage pour superviser tous les services de la ville.

Cependant elle ajoute que chaque ville doit s’approprier et contextualiser ces technologies. Chaque ville adapte les technologies selon ses besoins spécifiques, en fonction de son identité et de ses priorités en aménagements numériques. Par exemple, au Sénégal, la ville nouvelle de Diamniadio, actuellement en cours d'aménagement, nécessite d'abord le développement d'infrastructures de base telles que la fibre optique, les réseaux Wi-Fi, et l'IoT pour supporter des solutions numériques.


À Dakar, en revanche, le focus n'est pas principalement sur les infrastructures, mais sur des projets numériques facilitant la vie des citoyens, tel que des applications pour la mobilité, le covoiturage, et la gestion du trafic. Des start-up sénégalaises développent aussi des solutions innovantes pour répondre aux besoins spécifiques de la population.


Ainsi, le concept de ville intelligente, ou Smart City, est aujourd’hui l’outil le plus adapté pour accompagner le développement des villes africaines en croissance. Il permet d'améliorer les conditions de vie des citoyens grâce au déploiement de solutions numériques et d'encourager l'intégration des nouvelles technologies dans un contexte de développement urbain.

 

La ville intelligente de Diamniadio s’appuie sur l'Internet des objets pour optimiser la gestion urbaine à travers des infrastructures connectées

La planification urbaine est un processus très complexe et implique plusieurs compétences et métiers. Par conséquent il faut digitaliser le processus et mettre en réseau tous les acteurs pour une meilleure transversalité.


Smart City Diamniadio

Les nouvelles technologies vont apporter des solutions innovantes dans la collecte des données, la prise de décision, travailler sur la modélisation des processus urbains. L'introduction du numérique dans la planification de ville vise notamment à ajuster et optimiser au mieux la consommation des ressources : énergie au niveau de la distribution électrique avec les smarts grids, consommation du réseau d’éclairage public, optimisation du traitement des déchets solides et liquides, gestion des réseaux d’eau.

L'Internet des objets (IoT) joue un rôle central dans ce que nous mettons en place pour la ville intelligente de Diamniadio. Nous misons sur des réseaux en fibre optique, le Wi-Fi, et le IT, car l'IoT permettra de développer diverses solutions pour la gestion urbaine.

Le projet Smart City de Diamniadio vise à créer une ville intelligente, durable et résiliente, en appuyant le développement d'infrastructures de connectivité mutualisées telles que la fibre optique, le réseau mobile et le Wi-Fi public. Cette approche permettra des usages numériques massifs et innovants. En parallèle, l'IoT facilitera la gouvernance numérique et la gestion des services publics, avec une unité centrale assurant la coordination des données en temps réel pour des solutions de sécurité (vidéoprotection) et de gestion de la mobilité urbaine.

Diamniadio va devenir une référence dans la gestion des villes au Sénégal et en Afrique de l’Ouest. Cette gestion Smart permettra une maîtrise des coûts de fonctionnement, d’optimiser les temps de trajet et donc de réduire la pollution, et grâce à ses services et infrastructures, d’attirer un plus grand nombre de citoyens.

Diamniadio se distingue par une approche intégrée combinant plusieurs fonctions incluant administration, évènementielle, éducation, industrielle, résidentielle et loisirs. La ville héberge 16 ministères décentralisés et la deuxième université du Sénégal, l’Université Amadou Mahtar Mbow, prévue pour accueillir environ 30 000 étudiants. Le marché d’intérêt national et la gare des gros porteurs, la maison des Nations Unies, des programmes immobiliers etc...


Des capteurs intelligents seront installés pour optimiser la gestion de la mobilité et du stationnement et des services urbains, notamment dans la gestion des cas d’usages gestion des incendies, des inondations, des bacs à ordures, le trafic, l’éclairage public, la gestion numérique de l’assainissement en renforçant ainsi l'efficacité des infrastructures et la sécurité des citoyens.


Pour faciliter l’interaction entre l’administration, les citoyens et les entreprises locales, une application numérique sera développée, offrant un accès en temps réel à des informations essentielles. Ce projet s'appuie sur le numérique pour non seulement répondre aux besoins des usagers en matière d’énergie, d’eau, d’assainissement, de mobilité et de gestion des déchets, mais aussi pour piloter le développement du Pôle urbain de manière durable et moderne.

 

Mettre en place une infrastructure de fibre optique pour soutenir le développement rapide de la ville intelligente de Diamniadio

Diamniadio, Hub technologique en pleine croissance au Sénégal, accueillent des infrastructures de pointe comme le parc technologique numérique, les datacenters de Sénégal Numérique SA. des bâtiments intelligents, tels que la Maison des Nations Unies et les sphères ministérielles, le Stade Abdoulaye Wade, le centre des Expositions de la SOGIP, le CICAD, Centre de Conférence Abdou DIOUF, l’Hôtel Radisson Diamniadio etc… illustrent la modernité de la ville. Dakar Arena de Diamniadio ajoute également à cette dynamique, visant à faire de Diamniadio un centre moderne et attractif. Face à la demande croissante de solutions technologiques que posent ces infrastructures et les entreprises, installées sur le site, un inventaire des besoins a été réalisé pour structurer l’aménagement numérique.


Innovation – Le Sénégal inaugure officiellement son super calculateur, by prodpafrica

Le déploiement de la fibre optique est un élément structurant de cette transformation. C’est dans cette optique qu’est mis en place un projet de connectivité en Fibre, Wi-Fi et IoT dans toute la ville. Ce projet, prévu pour fin 2024, offrira une couverture réseau mutualisée et partagée par les opérateurs aux logements, entreprises, administrations et établissements publics, garantissant une accessibilité équitable.


La Délégation générale à la Promotion des Pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose (DGPU) développe également un projet destiné à améliorer la sécurité et la gestion de la ville en temps réel. Ce projet géré avec le Ministère de l’intérieur, inclura l’installation de 700 caméras de vidéoprotection, des capteurs intelligents pour l’éclairage, la gestion des feux tricolores et des espaces verts, et une plateforme d’intelligence artificielle pour surveiller les embouteillages, détecter les déchets et prévenir les fuites d’eau. Grâce à un data center sécurisé, cette infrastructure permettra une gestion proactive des données. L’IoT sera mobilisé pour surveiller l’eau, la qualité de l’air, et la consommation électrique, assurant une efficacité énergétique, une sécurité accrue et un cadre de vie amélioré, positionnant Diamniadio comme un modèle de ville intelligente et durable.


Enfin, pour garantir une exploitation efficace des solutions technologiques, une formation à la gestion des solutions cloud et des données sera offerte aux futurs opérateurs du centre de supervision de la ville. Ce centre jouera un rôle crucial dans la supervision des infrastructures, facilitant la maintenance proactive des services urbains tels que l’eau, l’air, et l’énergie. Les capteurs permettront, par exemple, de détecter rapidement les fuites d’eau ou les pics de pollution, contribuant ainsi à améliorer la sécurité et le bien-être des citoyens de Diamniadio.

 

Le Partenariat Public-Privé pour soutenir une transformation urbaine qui optimise les ressources et favorise la transformation numérique des territoires

Le Partenariat Public-Privé (PPP) joue un rôle structurant dans le développement du projet de ville intelligente de Diamniadio, en impliquant un éventail d’acteurs publics et privés. Ce modèle novateur s’articule autour de l'implication de divers acteurs, parmi lesquels figurent la Présidence de la République, plusieurs ministères (dont celui de l'Économie, du Plan et de la Coopération par le biais de l’Unité Nationale d’Appui aux PPP (UNAPPP) et celui de la Communication des Télécommunications et du Numérique, et du Ministère de l’intérieur), ainsi que des régulateurs comme l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) et l’Autorité de Régulation de la Commande Publique (ARCOP). Le Cabinet Tactis, en tant que mission d’assistance à la maîtrise d’ouvrage (AMO), accompagne la DGPU dans la coordination de ce projet complexe qui mobilise des ressources financières et technologiques issues du secteur privé sous la supervision étatique. L'initiative a aussi nécessité une approche pragmatique d’intégration des opérateurs privés afin de maximiser les investissements tout en permettant à l'État de gérer les remboursements sur une période définie.

On est en train de finaliser deux PPP sur le projet Smart city Diamniadio, un PPP doit nécessairement être réalisé par une entreprise dédiée à cet effet SPV (Société dédiée pour réaliser le PPP) qui doit avoir un actionnariat majoritairement sénégalais, les entreprises étrangères peuvent avoir leur place, mais n’auront pas la majorité, ce sont les textes.

Le PPP s’est imposé dans le cadre de la Smart City de Diamniadio, à la suite de recommandations formulées lors des séries ateliers de co contstruction de la vision en  octobre 2021, par la suite, le principe des deux PPP a fait l’objet d’une validation dans le cadre d’ateliers de validation organisés les 15 et 16 novembre 2022 auxquels participaient divers partenaires comme le MCTN, l’ARTP, l’UNAPPP, la DCMP et la SENUM où les parties prenantes ont mis en avant la pertinence de ce modèle pour répondre aux exigences techniques et financières du projet.


Atelier de validation de l'étude d'assistance à maîtrise d'ouvrage du projet Smart City Diamniadio

En effet, la complexité du déploiement d’infrastructures telles que la fibre optique, combinée aux compétences limitées de l’État en la matière, a incité l’Unité Nationale d’Appui aux Partenariats Public-Privé (UNAPPP) à adopter une approche de dialogue compétitif. Ce processus a permis de rassembler les opérateurs privés nationaux,  candidats à l’appel d’offres dotés des licences et de l’expertise nécessaires pour structurer un réseau de connectivité. Bien que la concurrence ait été limitée par les exigences réglementaires, cette méthodologie a permis d’engager les opérateurs télécoms nationaux tout en maintenant un cadre ouvert pour les sociétés infrastructures de fibre optique, ce qui a permis d’extraire les réseaux mobiles de l’appel d’offres, afin de faciliter une participation plus large.

Le modèle PPP Diamniadio une ville connectée, connectivité ne vise pas seulement à optimiser les ressources pour le déploiement de la fibre optique et des infrastructures de communication, mais il sert aussi à garantir une gestion partagée et mutualisée des infrastructures, évitant ainsi les monopoles privés.

Au Sénégal, où les opérateurs de télécommunications dominent traditionnellement le déploiement des réseaux, le PPP à Diamniadio offre un modèle de réseau public partagé qui permet à chaque opérateur de participer au développement tout en évitant un monopole d’un acteur unique. Le choix d’un modèle de réseau mutualisé permet ainsi de maintenir une concurrence saine et de conserver une vision équilibrée pour la Smart City.

Dans un contexte africain où les opérateurs maîtrisent souvent les réseaux et le déploiement de la fibre, nous avons découvert que nous pouvions mettre en place un réseau Fibre optique public mutualisé, partagé entre opérateurs.

La DGPU supervise la mise en place de deux principaux PPP : le premier, orienté vers la connectivité, couvre l’installation d’un réseau de fibre optique, de Wi-Fi public et d’IoT, et le second PPP : Diamniadio une ville sure, intelligente et durable, se concentre sur le déploiement de solutions matérielles et logicielles permettant un pilotage en temps réel de la ville.

Outre les aspects techniques, le projet Diamniadio bénéficie également de l’apport financier des partenaires privés, lesquels permettent à l’État de réduire les coûts initiaux en se concentrant sur un modèle de remboursement échelonné. Ce cadre de PPP permet à l'État d’éviter un endettement direct tout en assurant le financement de technologies et infrastructures avancées. Cette approche est un modèle économiquement viable qui peut inspirer d’autres villes en Afrique de l’Ouest.

Cette démarche permet de contrôler l'infrastructure et de réduire les risques de monopole privé, un enjeu crucial dans le développement de villes intelligentes. Le contrôle des infrastructures et des données reste un défi majeur, mais cette approche mutualisée nous offre une meilleure maîtrise du projet.

En favorisant un environnement de gouvernance partagée, le PPP Diamniadio, une ville connectée pour la Smart City de Diamniadio crée un écosystème où l’innovation technologique et la durabilité se rejoignent pour faire de Diamniadio un modèle de ville intelligente, adapté aux besoins contemporains et aux attentes de croissance du Sénégal.

Ce n'est pas un simple marché, car le PPP connectivité de Diamniadio concerne ici un vaste déploiement sur 1,644 hectares, soit environ quatre fois la taille du centre-ville de Dakar, dans le pôle urbain de Diamniadio. Il était essentiel de garantir la concurrence pour ne pas confier ce projet à un seul opérateur sans appel d’offres, ce qui n’aurait pas servi l’intérêt général. 

Une réforme des cadres réglementaires est essentielle pour le développement des villes intelligentes en Afrique, car elle crée un environnement favorable à l'innovation

Les cadres actuels, souvent rigides et inadaptés, limitent l'innovation. Un cadre réglementaire modernisé encourage les investissements en clarifiant les attentes pour les entreprises et les investisseurs. En permettant des partenariats public-privé et des collaborations avec des acteurs internationaux, ces réformes facilitent l'accès aux technologies et au financement nécessaires. En outre, elles renforcent la transparence et la responsabilité, éléments cruciaux pour bâtir la confiance des citoyens envers les initiatives de ville intelligente.

C’est le moment de la rupture sur nos façons de planifier, de concevoir et d’habiter nos villes, cependant une mise à jour des savoirs est nécessaire pour mettre en phase le développement de ce processus avec l’évolution de nos villes.

Au Sénégal, il était initialement impossible pour les collectivités locales de déployer leur propre réseau de fibre optique, cette prérogative étant réservée aux opérateurs télécoms. Cependant, un décret du 7 juillet 2022 a permis aux collectivités d’aménager des réseaux de fibre afin de développer des villes intelligentes, une initiative qui n'existait pas auparavant au Sénégal. Cette réglementation a ouvert de nouvelles possibilités et a été un catalyseur pour Diamniadio. Dans le Plan d’actions de la Stratégie Sénégal Numérique 2025 (SN 2025), il est prévu dans l’action 624, la DGPU est chargée de la mise en place d’une Ville Numérique sur l’Axe Diamniadio- Sébikotane, Diass et Lac Rose avec le Ministère.


Avec l'appui du ministère des Télécommunications et du régulateur, un guichet unique a été créé pour accompagner la DGPU dans la gestion et le partage des réseaux à Diamniadio. Cette évolution a marqué un tournant : désormais, les opérateurs doivent suivre les directives de l'État et des collectivités locales avant de procéder à l’installation de leurs infrastructures, notamment dans les grandes villes. Les maires, souvent peu informés de ces changements, doivent encore prendre conscience de leurs nouvelles responsabilités, et il est essentiel que les réglementations évoluent pour donner aux collectivités locales davantage de pouvoir et de flexibilité afin de répondre aux enjeux de développement numérique.



De plus, l'UNAPPP a mis en place de nombreux arrêtés pour soutenir les PPP et accompagner l'activité locale ainsi que les entités publiques. L'ARTP mène également des réformes pour promouvoir le partage de réseaux, mettant fin au déploiement anarchique. Sur Diamniadio on a travaillé sur une stratégie de partage de réseau pour le projet de connectivité de Diamniadio, le projet sera financé par un opérateur gestionnaire unique (SVP), il se chargera de la  conception, le déploiement des réseaux, l’exploitation et commercialisation du réseau sur une durée de 18 à 20 ans, puis transférera sa gestion à la DGPU, assurant ainsi la propriété nationale.

 

Il est indispensable de surmonter les défis de la transformation digitale en Afrique pour bâtir des modelés endogènes de villes intelligentes qui répondent aux réalités locales

Il existe une résistance marquée au refus du changement et un scepticisme généralisé. L'innovation technologique est souvent perçue comme une idée éloignée des réalités quotidiennes africaines, où les problèmes liés à l'eau, à l'électricité et à la salubrité demeurent criants. Cette mentalité, ancrée dans les modèles urbains traditionnels, limite l'acceptation des nouvelles technologies et freine l'adoption de pratiques plus modernes et durables, rendant difficile la transition vers des villes intelligentes.


Le manque de ressources financières et de compétences spécialisées constitue un autre obstacle majeur. La transformation vers des Smart Cities requiert des investissements importants, mais aussi des experts en urbanisme et en technologies numériques, qui font souvent défaut. Cette insuffisance de compétences entraîne des difficultés pour concevoir, déployer et gérer les infrastructures intelligentes, ajoutant des complexités à la mise en œuvre des projets et limitant leur impact potentiel. Par conséquent, les villes africaines se retrouvent souvent dépendantes de soutiens externes pour avancer vers le numérique.



A cela s’ajoute, le défis de la réalisation des voiries et réseaux divers (VRD) intelligents, qui intègrent les infrastructures d’accueil (fourreaux, chambres, galeries techniques) pour le passage de la fibre. Ces infrastructures d’accueil de la Smart city sont réalisées concomitamment aux opérations de VRD sans ces derniers il n’aura pas de Smart cities (villes intelligentes). Cependant ces défis ne doivent pas empêcher l’innovation et freiner la dynamique de transformation urbaine dont a besoin le continent.

Certes, il y a des défis liés aux infrastructures et aux ressources, mais je suis convaincue que nos villes peuvent évoluer vers ce que nous voulons en faire. Le président de la République a initié le projet de Diamniadio dans l'optique de rompre avec les déficits d’urbanisation des villes sénégalaises, marquées par un manque de planification et des quartiers dortoirs sans activité économique, sans voirie ni services d'assainissement.

Les villes Africaines de demain doivent être durables, résilientes et  faire l’objet d’une véritable planification numérique globale au moment de leur construction pour les villes nouvelles. Pour les villes existantes, travailler sur le développement de solutions technologiques adaptées aux besoins des citoyens.

Il est crucial de répondre aux idées reçues selon lesquelles l'Afrique serait ‘’en retard’’ ou incapable de réussir dans le domaine des villes intelligentes. Certains pensent qu'il suffirait de transposer des modèles étrangers pour résoudre nos défis, mais ce n'est pas la solution. Chaque ville a son propre territoire, son identité et ses besoins spécifiques. Nous devons concevoir et planifier nos villes en tenant compte de nos moyens, de nos besoins spécifiques et de nos projections futures.
Il n'est pas réaliste de demander à des acteurs étrangers de résoudre nos problèmes urbains. L'initiative doit venir de nous, les Africains. Nous devons porter notre propre vision et adapter la modernité et les technologies aux réalités locales»


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