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- African Cities Insights I Exploiter l'Internet des objets pour améliorer la qualité de l'air urbain à Douala Cameroun
< Back Exploiter l'Internet des objets pour améliorer la qualité de l'air urbain à Douala Cameroun Dr OLINGA OLINGA Joseph Magloire La ville de Douala, en tant que capitale économique du Cameroun, fait face à des défis environnementaux majeurs, notamment dans la gestion de la qualité de l'air. Une urbanisation rapide, une croissance démographique, un parc de véhicules vieillissant et une augmentation des activités industrielles contribuent à la détérioration de la qualité de l'air, posant de sérieux risques pour la santé et l'environnement. Le projet "Clean Air for All African Cities", en collaboration avec la mairie de Douala et l'Université de Douala, a lancé le déploiement de capteurs IoT à faible coût à travers la ville pour surveiller en temps réel les principaux polluants. Ce projet pilote vise à fournir des données essentielles pour orienter les stratégies d'atténuation, sensibiliser le public et éclairer les décisions politiques. Bien que Douala ne dispose pas encore d'un plan d'action spécifique pour la gestion de la qualité de l'air, cette initiative représente une étape cruciale vers l'amélioration de la qualité de l'air et la préservation du bien-être de sa population urbaine. L'étude souligne la nécessité d'un plan global de gestion de la qualité de l'air, aligné sur les meilleures pratiques internationales, pour faire face aux défis environnementaux croissants de Douala. Le coût du développement industriel de la principale ville du Cameroun En raison de son statut privilégié de capitale économique, la ville de Douala est en quelque sorte victime de son propre potentiel économique. D’un point de vue environnemental, les principaux défis auxquels Douala est confrontée sont la gestion des déchets, les inondations récurrentes et, de plus en plus, la pollution de l'air. La qualité de l'air à Douala est un problème majeur, car la ville connaît une urbanisation rapide et une croissance démographique, combinées à l'augmentation du parc de véhicules vieillissants, à l'absence d'un système de transport urbain de masse et à la hausse des activités industrielles. En effet, la ville abrite les deux zones industrielles les plus importantes du pays, les zones industrielles de Bassa’a et de Bonabéri, qui représentent à elles seules près de 70% du tissu industriel national. En plus de ces sites, la Mission d'Aménagement et de Gestion des Zones Industrielles prévoit la création d'autres zones industrielles, notamment à Yassa sur 400 hectares et à Dibombari sur 300 hectares. La mise en opération prochaine de ces zones industrielles contribuera sans aucun doute à la détérioration de la qualité de l'air dans la ville. Il va sans dire que la qualité de l'air est désormais un facteur à prendre en compte dans l'évaluation de l'exposition de la population aux risques sanitaires. Vue sur la ville de Douala au Cameroun, Leandry Jieutsa 2023 Internet des objets pour des villes à l'air pur La dernière étude sur la qualité de l'air à Douala remonte à 2003. Actuellement, sous la supervision du Ministère de l'Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement Durable, une étude est en cours pour identifier les principales sources de pollution atmosphérique à Douala, dans le but de les atténuer. De plus, la collaboration entre la Communauté Urbaine de Douala (CUD) et l'Équipe Pluridisciplinaire de Recherche sur les Changements Climatiques (EPR-CC) de l'Université de Douala, dans le cadre du projet "Clean Air for All African Cities", a permis l'installation de huit (08) capteurs pilotes dans certains quartiers de la ville. Sur la base de ces sources d'information, il peut être conclu que les principales sources de pollution atmosphérique à Douala sont les émissions du trafic automobile, les activités industrielles, la poussière soulevée par le trafic, et dans une certaine mesure, la combustion des déchets. Vue sur la ville de Douala au Cameroun, Leandry Jieutsa 2023 L'Internet des objets (IoT) offre des opportunités uniques pour surveiller la qualité de l'air en temps réel et en détail à l'échelle d'une ville dense et étendue comme Douala. Il a été choisi dans le cadre du projet "Clean Air for All African Cities" car cette technologie de capteurs à faible coût développée par AIRQO permet un suivi de la qualité de l'air en temps réel, à moindre coût et de manière peu intrusive, en déployant un réseau de capteurs connectés. Les informations collectées sont essentielles pour orienter les décisions, les actions, et la mobilisation collective pour une meilleure qualité de l'air en milieu urbain. À ce jour, huit (08) capteurs pilotes ont été installés dans certains quartiers de la ville. Le déploiement de ces capteurs a été effectué dans les zones les plus polluées de la ville, notamment le long des grands axes routiers, dans les quartiers industriels, et dans les zones densément peuplées suivant une grille prédéfinie. Le défi est de densifier ce réseau pour disposer d'un maillage suffisamment fin des données collectées afin d'informer les décideurs sur les mesures d'atténuation à prendre. Les données collectées à ce jour portent sur les principaux polluants atmosphériques (particules fines, oxydes d'azote, ozone, dioxyde de soufre, etc.), ainsi que sur les paramètres météorologiques (température, humidité, vent, etc.). Il ressort des données actuelles qu'à moyen terme, la pollution atmosphérique aura un impact négatif majeur sur la santé de la population urbaine à Douala, augmentant les risques de maladies respiratoires, de maladies cardiovasculaires et de cancers. Elle a également des conséquences sur l'environnement et les bâtiments, dégrade la qualité des écosystèmes, et contribue au changement climatique. La réglementation camerounaise ne recommande pas encore ce type de document ; cependant, les meilleures pratiques internationales en la matière, notamment l'Accord de Paris de 2015, recommandent que les États élaborent une Contribution Déterminée au niveau National (CDN) qui présente les engagements nationaux en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, et donc, des polluants atmosphériques. Au niveau local, le Plan d’Action pour l’Énergie Durable et le Climat sert de cadre d’action pragmatique. Dans le contexte camerounais, un plan d'action pour la réduction des émissions et la gestion de la qualité de l'air pourrait inclure l'amélioration des connaissances locales sur les sources de pollution grâce à l'installation d'un réseau de capteurs connectés, y compris le renforcement des capacités des acteurs locaux dans la collecte, le traitement, et l'analyse des données, la mise en place de zones vertes à faibles émissions (hôpitaux, écoles, espaces sportifs, etc.), la promotion des modes de transport propres et de la mobilité douce (marche et vélo), comme recommandé dans le Plan de Mobilité Urbaine Durable de Douala (PMUS), ainsi que le renforcement des réglementations sur les émissions industrielles, et la sensibilisation aux problématiques de pollution de l'air. Cependant, à ce jour, la Ville de Douala n'a pas encore mis en œuvre de plan d'action spécifique sur la qualité de l'air, mais ce projet pilote réalisé avec l'Équipe Pluridisciplinaire de Recherche sur les Changements Climatiques (EPR-CC) de l'Université de Douala, dans le cadre du projet "Clean Air for All African Cities", pourrait constituer une première étape importante. Previous Next
- Africityshoot: Saint Louis
Saint Louis, often referred to as Ndar in Wolof, is one of Senegal's most historically significant cities, located in the northwest part of the country near the mouth of the Senegal River. Founded in 1659 by French colonialists, it was the first French settlement in Africa and served as the capital of French West Africa before Dakar. Renowned for its distinctive colonial architecture and vibrant cultural scene, Saint Louis is listed as a UNESCO World Heritage site. The city is famous for its annual Jazz Festival, attracting music enthusiasts globally. Its economy primarily revolves around fishing, tourism, and education, with a rich cultural heritage deeply embedded in its society. Saint Louis Saint Louis, often referred to as Ndar in Wolof, is one of Senegal's most historically significant cities, located in the northwest part of the country near the mouth of the Senegal River. Founded in 1659 by French colonialists, it was the first French settlement in Africa and served as the capital of French West Africa before Dakar. Renowned for its distinctive colonial architecture and vibrant cultural scene, Saint Louis is listed as a UNESCO World Heritage site. The city is famous for its annual Jazz Festival, attracting music enthusiasts globally. Its economy primarily revolves around fishing, tourism, and education, with a rich cultural heritage deeply embedded in its society.
- African Cities Insights I Une nouvelle vision du développement urbain au Sénégal à travers la ville intelligente
< Back Une nouvelle vision du développement urbain au Sénégal à travers la ville intelligente Les villes intelligentes en Afrique offrent de nouvelles voies pour une transformation urbaine durable. Les réformes réglementaires permettent désormais aux autorités locales de créer des réseaux numériques, un changement qui soutient les partenariats public-privé (PPP), attire les investissements tout en favorisant des infrastructures partagées et en prévenant les monopoles. Diop Dieynaba, responsable du programme Ville Intelligente de Diamniadio, souligne la nécessité d'une adoption technologique adaptée qui respecte le contexte unique de chaque ville, plutôt que de copier des modèles étrangers. L'approche de Diamniadio démontre que le développement des villes intelligentes peut renforcer la durabilité, l'efficacité et le bien-être des citoyens lorsqu'il est en adéquation avec les besoins et les valeurs locales. Malgré des obstacles comme des ressources limitées et le scepticisme public, Dieynaba est convaincue que les villes africaines peuvent façonner leurs propres modèles urbains intelligents en favorisant l'innovation locale, en actualisant les réglementations et en adoptant les partenariats. La ville intelligente est un modèle de fabrique urbaine qui offre de nombreuses opportunités pour la transformation urbaine en Afrique Dakar, Senagal Leandry Jieutsa 2023 Le développement des technologies ouvre de nombreuses portes en matière de développement urbain, résilient inclusif et durable. La ville intelligente est une approche pertinente, car permettant de mettre en place des infrastructures, réseaux et services interconnectés. Diop Dieynaba Cheffe de cellule de la Smart city de Diamniadio et Responsable du programme Smart city de Diamniadio. En effet, les réseaux d’infrastructures d’une Smart city sont des supports de la gestion optimisée d’une ville et cela permet d’anticiper et de résoudre les lacunes et pannes. Ces infrastructures permettront le raccordement des principaux équipements de gestion d’une ville intelligente à commencer par les caméras de vidéoprotection nécessaires pour en faire une ville sûre, tous les capteurs pour les solutions intelligentes de services urbains et mobilité. La ville intelligente est un processus de structuration urbaine utilisant les nouvelles technologies pour apporter des solutions durables, intégrant les aspects économiques, sociaux et environnementaux. Elle repose sur l’usage de technologies avancées comme les capteurs, les réseaux, l'IoT et la blockchain, qui jouent un rôle central dans l'amélioration de la ville. Dans les villes Africaines, on a l’habitude de construire et de gérer de manière sectorielle, les réseaux, les voiries et les services de la ville. Maintenant avec la Smart city on peut avoir un seul noyau qui est le centre de pilotage pour superviser tous les services de la ville. Cependant elle ajoute que chaque ville doit s’approprier et contextualiser ces technologies. Chaque ville adapte les technologies selon ses besoins spécifiques, en fonction de son identité et de ses priorités en aménagements numériques. Par exemple, au Sénégal, la ville nouvelle de Diamniadio, actuellement en cours d'aménagement, nécessite d'abord le développement d'infrastructures de base telles que la fibre optique, les réseaux Wi-Fi, et l'IoT pour supporter des solutions numériques. À Dakar, en revanche, le focus n'est pas principalement sur les infrastructures, mais sur des projets numériques facilitant la vie des citoyens, tel que des applications pour la mobilité, le covoiturage, et la gestion du trafic. Des start-up sénégalaises développent aussi des solutions innovantes pour répondre aux besoins spécifiques de la population. Ainsi, le concept de ville intelligente, ou Smart City, est aujourd’hui l’outil le plus adapté pour accompagner le développement des villes africaines en croissance. Il permet d'améliorer les conditions de vie des citoyens grâce au déploiement de solutions numériques et d'encourager l'intégration des nouvelles technologies dans un contexte de développement urbain. La ville intelligente de Diamniadio s’appuie sur l'Internet des objets pour optimiser la gestion urbaine à travers des infrastructures connectées La planification urbaine est un processus très complexe et implique plusieurs compétences et métiers. Par conséquent il faut digitaliser le processus et mettre en réseau tous les acteurs pour une meilleure transversalité. Smart City Diamniadio Les nouvelles technologies vont apporter des solutions innovantes dans la collecte des données, la prise de décision, travailler sur la modélisation des processus urbains. L'introduction du numérique dans la planification de ville vise notamment à ajuster et optimiser au mieux la consommation des ressources : énergie au niveau de la distribution électrique avec les smarts grids, consommation du réseau d’éclairage public, optimisation du traitement des déchets solides et liquides, gestion des réseaux d’eau. L'Internet des objets (IoT) joue un rôle central dans ce que nous mettons en place pour la ville intelligente de Diamniadio. Nous misons sur des réseaux en fibre optique, le Wi-Fi, et le IT, car l'IoT permettra de développer diverses solutions pour la gestion urbaine. Le projet Smart City de Diamniadio vise à créer une ville intelligente, durable et résiliente, en appuyant le développement d'infrastructures de connectivité mutualisées telles que la fibre optique, le réseau mobile et le Wi-Fi public. Cette approche permettra des usages numériques massifs et innovants. En parallèle, l'IoT facilitera la gouvernance numérique et la gestion des services publics, avec une unité centrale assurant la coordination des données en temps réel pour des solutions de sécurité (vidéoprotection) et de gestion de la mobilité urbaine. Diamniadio va devenir une référence dans la gestion des villes au Sénégal et en Afrique de l’Ouest. Cette gestion Smart permettra une maîtrise des coûts de fonctionnement, d’optimiser les temps de trajet et donc de réduire la pollution, et grâce à ses services et infrastructures, d’attirer un plus grand nombre de citoyens. Diamniadio se distingue par une approche intégrée combinant plusieurs fonctions incluant administration, évènementielle, éducation, industrielle, résidentielle et loisirs. La ville héberge 16 ministères décentralisés et la deuxième université du Sénégal, l’Université Amadou Mahtar Mbow, prévue pour accueillir environ 30 000 étudiants. Le marché d’intérêt national et la gare des gros porteurs, la maison des Nations Unies, des programmes immobiliers etc... Des capteurs intelligents seront installés pour optimiser la gestion de la mobilité et du stationnement et des services urbains, notamment dans la gestion des cas d’usages gestion des incendies, des inondations, des bacs à ordures, le trafic, l’éclairage public, la gestion numérique de l’assainissement en renforçant ainsi l'efficacité des infrastructures et la sécurité des citoyens. Pour faciliter l’interaction entre l’administration, les citoyens et les entreprises locales, une application numérique sera développée, offrant un accès en temps réel à des informations essentielles. Ce projet s'appuie sur le numérique pour non seulement répondre aux besoins des usagers en matière d’énergie, d’eau, d’assainissement, de mobilité et de gestion des déchets, mais aussi pour piloter le développement du Pôle urbain de manière durable et moderne. Mettre en place une infrastructure de fibre optique pour soutenir le développement rapide de la ville intelligente de Diamniadio Diamniadio, Hub technologique en pleine croissance au Sénégal, accueillent des infrastructures de pointe comme le parc technologique numérique, les datacenters de Sénégal Numérique SA. des bâtiments intelligents, tels que la Maison des Nations Unies et les sphères ministérielles, le Stade Abdoulaye Wade, le centre des Expositions de la SOGIP, le CICAD, Centre de Conférence Abdou DIOUF, l’Hôtel Radisson Diamniadio etc… illustrent la modernité de la ville. Dakar Arena de Diamniadio ajoute également à cette dynamique, visant à faire de Diamniadio un centre moderne et attractif. Face à la demande croissante de solutions technologiques que posent ces infrastructures et les entreprises, installées sur le site, un inventaire des besoins a été réalisé pour structurer l’aménagement numérique. Innovation – Le Sénégal inaugure officiellement son super calculateur, by prodpafrica Le déploiement de la fibre optique est un élément structurant de cette transformation. C’est dans cette optique qu’est mis en place un projet de connectivité en Fibre, Wi-Fi et IoT dans toute la ville. Ce projet, prévu pour fin 2024, offrira une couverture réseau mutualisée et partagée par les opérateurs aux logements, entreprises, administrations et établissements publics, garantissant une accessibilité équitable. La Délégation générale à la Promotion des Pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose (DGPU) développe également un projet destiné à améliorer la sécurité et la gestion de la ville en temps réel. Ce projet géré avec le Ministère de l’intérieur, inclura l’installation de 700 caméras de vidéoprotection, des capteurs intelligents pour l’éclairage, la gestion des feux tricolores et des espaces verts, et une plateforme d’intelligence artificielle pour surveiller les embouteillages, détecter les déchets et prévenir les fuites d’eau. Grâce à un data center sécurisé, cette infrastructure permettra une gestion proactive des données. L’IoT sera mobilisé pour surveiller l’eau, la qualité de l’air, et la consommation électrique, assurant une efficacité énergétique, une sécurité accrue et un cadre de vie amélioré, positionnant Diamniadio comme un modèle de ville intelligente et durable. Enfin, pour garantir une exploitation efficace des solutions technologiques, une formation à la gestion des solutions cloud et des données sera offerte aux futurs opérateurs du centre de supervision de la ville. Ce centre jouera un rôle crucial dans la supervision des infrastructures, facilitant la maintenance proactive des services urbains tels que l’eau, l’air, et l’énergie. Les capteurs permettront, par exemple, de détecter rapidement les fuites d’eau ou les pics de pollution, contribuant ainsi à améliorer la sécurité et le bien-être des citoyens de Diamniadio. Le Partenariat Public-Privé pour soutenir une transformation urbaine qui optimise les ressources et favorise la transformation numérique des territoires Le Partenariat Public-Privé (PPP) joue un rôle structurant dans le développement du projet de ville intelligente de Diamniadio, en impliquant un éventail d’acteurs publics et privés. Ce modèle novateur s’articule autour de l'implication de divers acteurs, parmi lesquels figurent la Présidence de la République, plusieurs ministères (dont celui de l'Économie, du Plan et de la Coopération par le biais de l’Unité Nationale d’Appui aux PPP (UNAPPP) et celui de la Communication des Télécommunications et du Numérique, et du Ministère de l’intérieur), ainsi que des régulateurs comme l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) et l’Autorité de Régulation de la Commande Publique (ARCOP). Le Cabinet Tactis, en tant que mission d’assistance à la maîtrise d’ouvrage (AMO), accompagne la DGPU dans la coordination de ce projet complexe qui mobilise des ressources financières et technologiques issues du secteur privé sous la supervision étatique. L'initiative a aussi nécessité une approche pragmatique d’intégration des opérateurs privés afin de maximiser les investissements tout en permettant à l'État de gérer les remboursements sur une période définie. On est en train de finaliser deux PPP sur le projet Smart city Diamniadio, un PPP doit nécessairement être réalisé par une entreprise dédiée à cet effet SPV (Société dédiée pour réaliser le PPP) qui doit avoir un actionnariat majoritairement sénégalais, les entreprises étrangères peuvent avoir leur place, mais n’auront pas la majorité, ce sont les textes. Le PPP s’est imposé dans le cadre de la Smart City de Diamniadio, à la suite de recommandations formulées lors des séries ateliers de co contstruction de la vision en octobre 2021, par la suite, le principe des deux PPP a fait l’objet d’une validation dans le cadre d’ateliers de validation organisés les 15 et 16 novembre 2022 auxquels participaient divers partenaires comme le MCTN, l’ARTP, l’UNAPPP, la DCMP et la SENUM où les parties prenantes ont mis en avant la pertinence de ce modèle pour répondre aux exigences techniques et financières du projet. Atelier de validation de l'étude d'assistance à maîtrise d'ouvrage du projet Smart City Diamniadio En effet, la complexité du déploiement d’infrastructures telles que la fibre optique, combinée aux compétences limitées de l’État en la matière, a incité l’Unité Nationale d’Appui aux Partenariats Public-Privé (UNAPPP) à adopter une approche de dialogue compétitif. Ce processus a permis de rassembler les opérateurs privés nationaux, candidats à l’appel d’offres dotés des licences et de l’expertise nécessaires pour structurer un réseau de connectivité. Bien que la concurrence ait été limitée par les exigences réglementaires, cette méthodologie a permis d’engager les opérateurs télécoms nationaux tout en maintenant un cadre ouvert pour les sociétés infrastructures de fibre optique, ce qui a permis d’extraire les réseaux mobiles de l’appel d’offres, afin de faciliter une participation plus large. Le modèle PPP Diamniadio une ville connectée, connectivité ne vise pas seulement à optimiser les ressources pour le déploiement de la fibre optique et des infrastructures de communication, mais il sert aussi à garantir une gestion partagée et mutualisée des infrastructures, évitant ainsi les monopoles privés. Au Sénégal, où les opérateurs de télécommunications dominent traditionnellement le déploiement des réseaux, le PPP à Diamniadio offre un modèle de réseau public partagé qui permet à chaque opérateur de participer au développement tout en évitant un monopole d’un acteur unique. Le choix d’un modèle de réseau mutualisé permet ainsi de maintenir une concurrence saine et de conserver une vision équilibrée pour la Smart City. Dans un contexte africain où les opérateurs maîtrisent souvent les réseaux et le déploiement de la fibre, nous avons découvert que nous pouvions mettre en place un réseau Fibre optique public mutualisé, partagé entre opérateurs. La DGPU supervise la mise en place de deux principaux PPP : le premier, orienté vers la connectivité, couvre l’installation d’un réseau de fibre optique, de Wi-Fi public et d’IoT, et le second PPP : Diamniadio une ville sure, intelligente et durable, se concentre sur le déploiement de solutions matérielles et logicielles permettant un pilotage en temps réel de la ville. Outre les aspects techniques, le projet Diamniadio bénéficie également de l’apport financier des partenaires privés, lesquels permettent à l’État de réduire les coûts initiaux en se concentrant sur un modèle de remboursement échelonné. Ce cadre de PPP permet à l'État d’éviter un endettement direct tout en assurant le financement de technologies et infrastructures avancées. Cette approche est un modèle économiquement viable qui peut inspirer d’autres villes en Afrique de l’Ouest. Cette démarche permet de contrôler l'infrastructure et de réduire les risques de monopole privé, un enjeu crucial dans le développement de villes intelligentes. Le contrôle des infrastructures et des données reste un défi majeur, mais cette approche mutualisée nous offre une meilleure maîtrise du projet. En favorisant un environnement de gouvernance partagée, le PPP Diamniadio, une ville connectée pour la Smart City de Diamniadio crée un écosystème où l’innovation technologique et la durabilité se rejoignent pour faire de Diamniadio un modèle de ville intelligente, adapté aux besoins contemporains et aux attentes de croissance du Sénégal. Ce n'est pas un simple marché, car le PPP connectivité de Diamniadio concerne ici un vaste déploiement sur 1,644 hectares, soit environ quatre fois la taille du centre-ville de Dakar, dans le pôle urbain de Diamniadio. Il était essentiel de garantir la concurrence pour ne pas confier ce projet à un seul opérateur sans appel d’offres, ce qui n’aurait pas servi l’intérêt général. Une réforme des cadres réglementaires est essentielle pour le développement des villes intelligentes en Afrique, car elle crée un environnement favorable à l'innovation Les cadres actuels, souvent rigides et inadaptés, limitent l'innovation. Un cadre réglementaire modernisé encourage les investissements en clarifiant les attentes pour les entreprises et les investisseurs. En permettant des partenariats public-privé et des collaborations avec des acteurs internationaux, ces réformes facilitent l'accès aux technologies et au financement nécessaires. En outre, elles renforcent la transparence et la responsabilité, éléments cruciaux pour bâtir la confiance des citoyens envers les initiatives de ville intelligente. C’est le moment de la rupture sur nos façons de planifier, de concevoir et d’habiter nos villes, cependant une mise à jour des savoirs est nécessaire pour mettre en phase le développement de ce processus avec l’évolution de nos villes. Au Sénégal, il était initialement impossible pour les collectivités locales de déployer leur propre réseau de fibre optique, cette prérogative étant réservée aux opérateurs télécoms. Cependant, un décret du 7 juillet 2022 a permis aux collectivités d’aménager des réseaux de fibre afin de développer des villes intelligentes, une initiative qui n'existait pas auparavant au Sénégal. Cette réglementation a ouvert de nouvelles possibilités et a été un catalyseur pour Diamniadio. Dans le Plan d’actions de la Stratégie Sénégal Numérique 2025 (SN 2025), il est prévu dans l’action 624, la DGPU est chargée de la mise en place d’une Ville Numérique sur l’Axe Diamniadio- Sébikotane, Diass et Lac Rose avec le Ministère. Avec l'appui du ministère des Télécommunications et du régulateur, un guichet unique a été créé pour accompagner la DGPU dans la gestion et le partage des réseaux à Diamniadio. Cette évolution a marqué un tournant : désormais, les opérateurs doivent suivre les directives de l'État et des collectivités locales avant de procéder à l’installation de leurs infrastructures, notamment dans les grandes villes. Les maires, souvent peu informés de ces changements, doivent encore prendre conscience de leurs nouvelles responsabilités, et il est essentiel que les réglementations évoluent pour donner aux collectivités locales davantage de pouvoir et de flexibilité afin de répondre aux enjeux de développement numérique. De plus, l'UNAPPP a mis en place de nombreux arrêtés pour soutenir les PPP et accompagner l'activité locale ainsi que les entités publiques. L'ARTP mène également des réformes pour promouvoir le partage de réseaux, mettant fin au déploiement anarchique. Sur Diamniadio on a travaillé sur une stratégie de partage de réseau pour le projet de connectivité de Diamniadio, le projet sera financé par un opérateur gestionnaire unique (SVP), il se chargera de la conception, le déploiement des réseaux, l’exploitation et commercialisation du réseau sur une durée de 18 à 20 ans, puis transférera sa gestion à la DGPU, assurant ainsi la propriété nationale. I l est indispensable de surmonter les défis de la transformation digitale en Afrique pour bâtir des modelés endogènes de villes intelligentes qui répondent aux réalités locales Il existe une résistance marquée au refus du changement et un scepticisme généralisé. L'innovation technologique est souvent perçue comme une idée éloignée des réalités quotidiennes africaines, où les problèmes liés à l'eau, à l'électricité et à la salubrité demeurent criants. Cette mentalité, ancrée dans les modèles urbains traditionnels, limite l'acceptation des nouvelles technologies et freine l'adoption de pratiques plus modernes et durables, rendant difficile la transition vers des villes intelligentes. Le manque de ressources financières et de compétences spécialisées constitue un autre obstacle majeur. La transformation vers des Smart Cities requiert des investissements importants, mais aussi des experts en urbanisme et en technologies numériques, qui font souvent défaut. Cette insuffisance de compétences entraîne des difficultés pour concevoir, déployer et gérer les infrastructures intelligentes, ajoutant des complexités à la mise en œuvre des projets et limitant leur impact potentiel. Par conséquent, les villes africaines se retrouvent souvent dépendantes de soutiens externes pour avancer vers le numérique. A cela s’ajoute, le défis de la réalisation des voiries et réseaux divers (VRD) intelligents, qui intègrent les infrastructures d’accueil (fourreaux, chambres, galeries techniques) pour le passage de la fibre. Ces infrastructures d’accueil de la Smart city sont réalisées concomitamment aux opérations de VRD sans ces derniers il n’aura pas de Smart cities (villes intelligentes). Cependant ces défis ne doivent pas empêcher l’innovation et freiner la dynamique de transformation urbaine dont a besoin le continent. Certes, il y a des défis liés aux infrastructures et aux ressources, mais je suis convaincue que nos villes peuvent évoluer vers ce que nous voulons en faire. Le président de la République a initié le projet de Diamniadio dans l'optique de rompre avec les déficits d’urbanisation des villes sénégalaises, marquées par un manque de planification et des quartiers dortoirs sans activité économique, sans voirie ni services d'assainissement. Les villes Africaines de demain doivent être durables, résilientes et faire l’objet d’une véritable planification numérique globale au moment de leur construction pour les villes nouvelles. Pour les villes existantes, travailler sur le développement de solutions technologiques adaptées aux besoins des citoyens. Il est crucial de répondre aux idées reçues selon lesquelles l'Afrique serait ‘’en retard’’ ou incapable de réussir dans le domaine des villes intelligentes. Certains pensent qu'il suffirait de transposer des modèles étrangers pour résoudre nos défis, mais ce n'est pas la solution. Chaque ville a son propre territoire, son identité et ses besoins spécifiques. Nous devons concevoir et planifier nos villes en tenant compte de nos moyens, de nos besoins spécifiques et de nos projections futures. Il n'est pas réaliste de demander à des acteurs étrangers de résoudre nos problèmes urbains. L'initiative doit venir de nous, les Africains. Nous devons porter notre propre vision et adapter la modernité et les technologies aux réalités locales» Previous Next
- Africityshoot: Marrakesh-Morocco
Marrakech, one of Morocco's most captivating cities, is renowned for its vibrant culture, historic architecture, and bustling souks. Known as the "Red City" due to its famous red sandstone walls, Marrakech is situated at the foothills of the stunning Atlas Mountains. It serves as a major economic center and tourist destination, blending ancient traditions with modernity. The heart of Marrakech is its UNESCO World Heritage-listed medina, a labyrinth of narrow alleys where travelers can explore palaces, mosques, and markets. The city is also famous for its beautiful gardens like the Majorelle Garden, and lively squares such as Djemaa el-Fna, where food stalls, snake charmers, and performers offer a taste of Moroccan life. Marrakesh-Morocco Marrakech, one of Morocco's most captivating cities, is renowned for its vibrant culture, historic architecture, and bustling souks. Known as the "Red City" due to its famous red sandstone walls, Marrakech is situated at the foothills of the stunning Atlas Mountains. It serves as a major economic center and tourist destination, blending ancient traditions with modernity. The heart of Marrakech is its UNESCO World Heritage-listed medina, a labyrinth of narrow alleys where travelers can explore palaces, mosques, and markets. The city is also famous for its beautiful gardens like the Majorelle Garden, and lively squares such as Djemaa el-Fna, where food stalls, snake charmers, and performers offer a taste of Moroccan life.
- African Cities Insights I Portrait d'une des architectes les plus inspirantes du Maroc: Aziza CHAOUNI
< Back Portrait d'une des architectes les plus inspirantes du Maroc: Aziza CHAOUNI Aziza Chaouni, architecte principale chez Aziza Chaouni Projects et professeure associée à l'Université de Toronto, partage son parcours en tant qu'architecte. Née à Fès, elle a étudié au Lycée Paul Valéry avant de partir aux États-Unis. Elle y a obtenu un Master en architecture à Harvard et a suivi un programme de bourse. Après une année de recherche sur l'écotourisme dans le Sahara, elle s'est vue offrir un poste de professeure associée à l'Université de Toronto. Elle a commencé à travailler sur l'architecture durable au Maroc et croit en l'importance de l'autonomisation des femmes dans la profession. Aziza CHAOUNI, une designer originaire de Casablanca, a lancé l'initiative MADI pour réhabiliter des bâtiments historiques et organiser des événements socio-économiques et culturels. Elle travaille actuellement sur un projet visant à concevoir des panneaux dans les parcs nationaux en utilisant des matériaux durables et en intégrant des systèmes binaires dans les politiques de gestion de l'eau. « Ma carrière n'a pas vraiment été planifiée, j'ai suivi ma passion et j'ai eu la chance de rencontrer des personnes qui m'ont encouragée et m'ont aidée à prendre les bonnes décisions tout au long de mon parcours. Je pense que chaque expérience nous apprend quelque chose, mais il faut parfois éviter de se mettre dans des situations confortables qui empêchent de grandir. » Née à Fès, Mme CHAOUNI a poursuivi ses études au Lycée Paul Valéry à Meknès avant de partir pour les États-Unis, une destination recommandée par son oncle. Là-bas, il lui semblait tout d'abord naturel de choisir un domaine scientifique, une décision motivée par son intérêt pour la biologie et la génétique. L'architecte a passé son premier été aux États-Unis à travailler dans un laboratoire de recherche, ce qui l'a fascinée, mais pas autant que ses interactions et son travail en groupe. Elle a alors décidé de se concentrer sur l'aspect humain et de se réorienter vers des études d'architecture, alors que son père lui avait conseillé d'étudier le génie civil, un domaine qui l'a aidée dans sa carrière d'architecte en lui permettant de maîtriser tous les aspects techniques de la construction. Mme CHAOUNI a été la première Marocaine à poursuivre un Master en architecture à Harvard, période durant laquelle elle a également suivi un programme de bourse d'un an qui lui a permis de travailler avec Renzo Piano. Après avoir obtenu son diplôme, l'architecte a reçu un prix qui lui a permis de réaliser une année de recherche sur l'écotourisme dans le Sahara. Son voyage, qui a inclus des pays comme le Mali, la Libye, l'Égypte et la Jordanie, lui a permis de visiter de nombreux projets et de changer radicalement sa perception, alors qu'elle étudiait dans un contexte très différent de celui de l'Amérique du Nord. À la fin de son voyage, Mme CHAOUNI a reçu une proposition de recherche de son directeur de thèse à son université, à la suite de laquelle elle s'est vue offrir un poste de professeure associée à l'Université de Toronto. Ce poste avait la particularité de requérir une architecte minoritaire féminine à la demande de l'architecte sino-jamaïcaine Brigitte Shim, qui occupait précédemment le même poste. En tant que professeure, Mme CHAOUNI a connu des années intenses de cours magistraux, de publication d'articles, de rédaction de livres et de remporter des prix. C'est également durant cette période qu'elle a décidé d'ouvrir son propre cabinet d'architecture à Toronto et au Maroc, ce qui faisait partie de ses objectifs. Elle a ensuite commencé son travail sur « l'architecture durable » au Maroc en 2010, à une époque où ce concept était encore méconnu et où l'on se demandait pourquoi il était coûteux. C'est ainsi que Mme CHAOUNI s'est tournée vers des projets de réhabilitation qu'elle considère comme le meilleur moyen de réaliser des constructions durables. « Nous ne construisons pas à nouveau, nous réhabilitons ce qui existe déjà. » SUNU CICES, Aziza Chaouni Projects 2021 « Je pense que nous devons encourager les jeunes femmes à se sentir autonomes dans notre profession. Je pense également qu'il est très important d'avoir des exemples de femmes dans différentes formes de pratique pour les autonomiser, pour transmettre la formation et les connaissances. » Malheureusement, les femmes ne se soutiennent pas beaucoup entre elles, alors que nous avons un réel rôle d'autonomisation mutuelle. Mme Aziza CHAOUNI considère que la profession d'architecte reste majoritairement masculine ; une femme architecte doit redoubler d'efforts dans ce domaine, une pression qu'elle a ressentie de nombreuses fois au cours de sa carrière, une pression qu'elle dit émaner de la femme elle-même en raison de l'existence dans des sociétés patriarcales. « Nous croyons fermement en ce que nous faisons, c'est-à-dire donner la parole au peuple. Je crois que pour avoir une pratique engagée et mener à bien un projet, il est crucial de mener différentes missions en même temps. » L'agence d'Aziza CHAOUNI fonctionne selon un modèle de conception collaborative, impliquant un travail multifacette qui comprend des entretiens avec la population, le développement de jeux et d'outils collaboratifs, la collecte de fonds ou le bénévolat. « Pendant la pandémie, j'ai réalisé qu'il serait préférable d'initier des projets plutôt que d'attendre un engagement d'un client ou du gouvernement » ; c'est ainsi que l'initiative MADI a été lancée par Aziza CHAOUNI, avec Hamza SLAOUI, spécialisé en finance, et Meryem MAHFOUD, spécialisée en communication. L'initiative MADI vise à reprendre des bâtiments historiques, qu'ils soient privés ou appartenant à l'État, afin de les réhabiliter et d'y organiser des activités ayant un fort impact socio-économique et culturel. À l'origine, l'idée de former l'association pour générer des projets est née du projet de réhabilitation du complexe thermal de Sidi Harazem. L'équipe d'Aziza CHAOUNI a eu l'idée d'organiser plusieurs résidences d'artistes. L'une des premières actions de petite envergure de l'initiative a été de transformer le café du Musée Slaoui - situé dans le quartier Art Déco de Casablanca - en un espace de sensibilisation au patrimoine ART DECO, mais aussi d'accueillir des événements littéraires et culturels. Modelling Game Design Your Dream School , Sierra Leone, Aziza Chaouni Projects 2021 « C'est une initiative qui nous a permis d'adopter un modèle proactif et de sortir du modèle traditionnel d'attente du client, de convaincre et de faire des compromis. Il faut être flexible, mais il y a certaines choses sur lesquelles on ne peut pas transiger. C'est un métier très difficile, mais l'architecte doit avant tout devenir un citoyen, et cela nécessite une certaine implication et confiance en soi. C'est une lutte constante pour convaincre les clients autour de nous qu'il faut penser à long terme, qu'il ne faut pas polluer l'environnement et les nappes phréatiques, qu'il faut avoir une citerne pour pouvoir recycler l'eau de pluie et la réutiliser, qu'il faut avoir un système de plomberie binaire... Mais il faut aussi savoir choisir ses batailles, et surtout savoir quand accepter la défaite. Je cherche simplement à réaliser des projets en lesquels je crois et qui ont un impact positif sur la vie des utilisateurs. » En général, nous travaillons souvent avec l'État avec un budget très limité, mais nous essayons d'être aussi innovants que possible dans chaque projet. Nous veillons également à ce que notre moindre intervention contribue positivement à l'environnement. Selon Mme CHAOUNI, le choix de conception visant à créer des espaces de qualité est motivé par la conviction que le rôle de l'architecte est avant tout celui d'un citoyen. Elle rappelle que l'architecture n'est accessible qu'à 1 % de la population, et cite l'exemple de l'Amérique du Nord, où les avocats doivent consacrer certaines heures aux populations qui n'ont pas les moyens de payer les services d'un avocat, d'où la nécessité de faire de même dans le domaine de l'architecture dans une démarche citoyenne, non seulement pour le plus grand nombre, mais aussi pour la faune et la flore. El Menzel Agricultural Center, Morocco, Aziza Chaouni Projects 2021 Cette approche est illustrée par le projet sur lequel travaille actuellement Mme CHAOUNI, en collaboration avec le Ministère des Eaux et Forêts. Il s'agit d'un projet de conception de panneaux à l'entrée des parcs nationaux construits en matériaux durables (pierre et bois), qui servent également d'habitat pour les espèces animales, les insectes et les oiseaux. L'architecte ajoute qu'en ce qui concerne la ville africaine durable en particulier, il est important de revoir toutes les politiques liées à la gestion de l'eau. Pour elle, la question de l'eau est essentielle pour le continent africain ; il est crucial d'intégrer des systèmes binaires dans les politiques de gestion de l'eau, ainsi que de réfléchir à des systèmes de récupération des eaux pour les réutiliser en période de sécheresse, et à des systèmes de traitement des eaux usées. « Une ville durable est une ville qui offre suffisamment de logements sociaux abordables. Je pense que donner accès à un logement à une grande partie de la population permet déjà de supprimer beaucoup d'injustices. Je pense qu'il est absolument nécessaire de revoir toutes nos politiques en matière de logement social au Maroc et en Afrique. Je pense que la ville durable de demain est avant tout une ville plus juste, où chacun a accès à un habitat digne, à des espaces publics de qualité où la population est intégrée dans le développement de sa propre ville et de ses propres espaces publics. Une ville durable est aussi une ville qui n'est pas étendue et qui offre suffisamment d'espaces verts où les habitants peuvent respirer. Enfin, une ville durable est une ville plus juste avec suffisamment d'espaces publics et d'infrastructures et des systèmes de transport accessibles et durables. » Previous Next
- AIN Videos Podcasts I La place des matériaux locaux dans la production de logements abordables
Enjeu des matériaux locaux pour le logement abordable < Back La place des matériaux locaux dans la production de logements abordables Pierre-Marie BISSEK L’accès au logement abordable reste encore une difficulté dans plusieurs villes du Cameroun. Le coût du logement est largement fonction du coût des matériaux de construction. Pierre-Marie BISSEK II LOA nous parle de la question des matériaux locaux et de ses avantages pour le logement abordable.
- Africityshoot: Foumban-Cameroon
Foumban is a city located in the west region of Cameroon, with a population of 83,522. It is a major town for the Bamoun people and is home to a museum of traditional arts and culture. This series presents some shots of this museum as well as the urban landscape of the city. Foumban-Cameroon Foumban is a city located in the west region of Cameroon, with a population of 83,522. It is a major town for the Bamoun people and is home to a museum of traditional arts and culture. This series presents some shots of this museum as well as the urban landscape of the city.
- News: AIN au forum, quelles trajectoires pour les villes du fleuve Sénégal ?
Africa Innovation Network est ravi de participer au forum organisé par Le Grdr et ses partenaires sur les trajectoires des villes du fleuve Sénégal. < Back AIN au forum, quelles trajectoires pour les villes du fleuve Sénégal ? Africa Innovation Network est ravi de participer au forum organisé par Le Grdr et ses partenaires sur les trajectoires des villes du fleuve Sénégal. Africa Innovation Network est ravi de participer au forum organisé par Le Grdr et ses partenaires sur les trajectoires des villes du fleuve Sénégal. Rejoignez-nous du 12 au 14 décembre 2023 à l’hôtel Sindoné à Saint Louis au Sénégal pour explorer l'avenir de Kayes, Kaédi et Bakel. Nous y animerons deux tables rondes pour Plonger dans les enjeux de l'urbanisation ouest-africaine et des villes intermédiaires au Sahel, et Explorez les opportunités des villes intermédiaires de la moyenne vallée du fleuve Sénégal. Le Grdr et ses partenaires organisent leur forum « Quelles trajectoires pour les villes du fleuve Sénégal ? Regards sur Kayes, Kaédi et Bakel » , qui se tiendra les 12, 13 et 14 décembre 2023 à l’hôtel Sindoné à Saint Louis au Sénégal. (uniquement sur invitation). Au cœur des échanges : L a Moyenne Vallée du Fleuve Sénégal connaît depuis les années 1970, une croissance démographique soutenue et une urbanisation rapide. Ces petites et moyennes villes, qualifiées de «villes intermédiaires », sont confrontées à des défis majeurs en matière de transformation des territoires et des sociétés dans un contexte de changements climatiques et de de tensions sociales et sécuritaires. En phase de densification et d’urbanisation, elles doivent s’adapter en permanence pour répondre aux besoins des populations. Ce forum a pour but d’ i nformer et communiquer sur les enjeux des villes intermédiaires auprès des acteurs publics, privés et de la société civile ici et là-bas, de valoriser et mettre en lumière les potentialités des villes intermédiaires de la moyenne vallée du fleuve et de co-construire une communauté d’acteurs opérationnels et académiques autour des villes intermédiaires et de leurs enjeux afin de travailler dans une dynamique de recherche - action. Le forum s’organisera entre des temps de débats sous forme de de table ronde, des ateliers de présentation/immersion dans les villes et des présentations d’initiatives qui contribuent à construire la ville et la faire vivre au quotidien. Une soirée spéciale sera également organisée Le vernissage de l ’exposition photographique : Bakel , Kaédi et Kayes : des villes en mouvement sur le fleuve Sénégal (ouverte à tous et toutes, à l’espace Kawsara, quai Roume, île de Saint Louis, du 12 au 26 décembre 2023). Cette exposition a pour ambition de restituer et d’illustrer les dynamiques et mécanismes de la transition urbaine au Sahel tels qu’ils sont ressortis lors de la démarche de diagnostic participatif prospectif mise en œuvre dans le cadre du travail du Grdr. Previous Next
- African Cities Insights I Start Somewhere: Urban Upgrading Through Innovative Architecture And Community Empowerment
< Back Start Somewhere: Urban Upgrading Through Innovative Architecture And Community Empowerment Kairu Karega, Leandry JIEUTSA, Samson Ontweka Start Somewhere, a social enterprise, has developed the TwistBlocks® system, a LEGO-like, hollow concrete block designed for affordability and simplicity in vulnerable communities. The system, which was developed by architect Oliver von Malm, has been used in Kenya to build schools and community projects. The TwistBlocks® are locally produced, cost-effective, and fire-resistant, reducing construction time and material costs. The project has expanded to include 5 schools in Nairobi’s impoverished regions and several community projects. The primary goal is to establish Start Somewhere Kenya as a leading provider of sustainable construction using TwistBlocks® and develop a scalable and sustainable business model. Start Somewhere has made significant progress in enhancing housing and education in underserved communities since 2020. Key developments include 2 workshops in Kibera, an ultra-affordable prototype for 4-6 bedsitter housing units, 5 additional schools, a school library, and 11 housing units for families displaced by a fire. Around 30 individuals in Kenya and South Africa have secured permanent employment through Start Somewhere’s initiatives. The ongoing use of TwistBlocks® technology contributes to improved living conditions and greater community resilience. Transforming Kibera: Start Somewhere’s TwistBlock Innovation Brings Sustainable Housing and Education Solutions to Africa’s Largest Slum Global One Primary School in Kibera, Nairobi, Source: Start Somewhere, Copyright information: Start Somewhere Kibera, one of Africa’s largest slums, has long embodied the challenges of urban poverty. Inadequate housing, lack of infrastructure, and limited access to essential services have trapped countless residents in a cycle of marginalization. Start Somewhere, a social business, has emerged as a beacon of hope, offering innovative solutions to these pressing issues. Start Somewhere’s journey began in 2011 with the support of two schools, initiated by Oliver von Malm, a German architect passionate about tackling affordable housing challenges in slums. In 2016, Oliver’s master’s thesis led to the development of the groundbreaking TwistBlocks® system – LEGO-like, hollow concrete blocks designed for affordability, simplicity, and ease of use in informal settlements. Oliver´s master thesis caught the attention of PERI, a leading formwork and scaffolding company. Recognizing the potential, PERI collaborated with the newly founded Start Somewhere German social business to further develop the system. The initial focus involved refining the TwistBlocks® system, culminating in the construction of a prototype workshop and a school in Kibera in 2019. Funded by a German government program, this project demonstrated the practicality and impact of the TwistBlocks®, paving the way for establishing Start Somewhere Kenya. Today, Start Somewhere Kenya employs 15 people, primarily production workers from Kibera, working in two factories within the settlement. The project has expanded significantly, resulting in the construction of five schools in Nairobi’s impoverished regions and several community projects utilizing TwistBlocks®. The primary goal now is to establish Start Somewhere Kenya as a leading provider of sustainable construction using TwistBlocks® and develop a scalable business model replicable across Kenya and potentially in other regions facing similar challenges. This evolution reflects Start Somewhere’s unwavering commitment to addressing the housing crisis in slums through innovative and sustainable solutions. The TwistBlocks® are locally produced in small workshops within the community, reducing transportation costs but also generating employment opportunities “TheTwistBlocks® itself is an architectural innovation that allows clients to save on material and time compared to conventional building methods” , Samson Ontweka the technical coordinator at Start Somewhere Kenya explains. These material saving hollow concrete blocks are designed for simplicity and ease of use, allowing for construction without the need for mortar. This method significantly reduces both construction time and material costs, enabling even unskilled community members to participate in building projects. A standout feature of the TwistBlocks® is that they are free in the ground floor plan. This flexibility allows for the maximum utilization of small plots in informal settlements, where space is often extremely limited. This adaptable design enables better customization of living spaces like creating curved walls and making the most out of the available land. The TwistBlocks® are locally produced in small workshops within the community, rather than in large factories. This generates employment opportunities, fostering economic empowerment among local residents. By involving the community in the production process, a sense of ownership and pride is built, further strengthening the community’s involvement in its development. From a cost-saving perspective, the blocks are made from a specialized concrete mix with a low cement content, making them both affordable and environmentally friendly. Their modular design allows for easy assembly and disassembly, which is particularly beneficial in informal settlements where homes may need to be relocated or reconstructed. This feature helps to lower long-term costs and increases housing flexibility and ownership. “Additionally, the TwistBlocks® are fire-resistant, addressing a critical safety concern in densely populated areas like Kibera, where fires are common and can quickly devastate entire neighborhoods. Traditional structures in these areas are often made of flammable materials, so the fire-resistant properties of TwistBlocks® offer a safer alternative, reducing the risk of widespread fire damage and the associated costs of rebuilding.” Samson adds. The TwistBlocks® system not only saves time and money through its straightforward, mortar-free assembly, local production, and cost-effective materials, but also directly addresses the unique challenges of impoverished communities. The flexibility in ground floor planning and fire-resistant properties make it an ideal solution for upgrading informal settlements like Kibera. In Kibera, Start Somewhere constructed 11 housing units for families displaced by a fire, providing them with safe and secure homes Since 2020, Start Somewhere has made significant progress in enhancing housing and education in underserved communities. Key developments include the opening of a new workshop in Kibera and the creation of an ultra-affordable prototype for 4-6 bedsitter housing units. 4-bedsitter prototype development, constructed by Start Somewhere and Global Property Advice for Livelihood Impact Fund, Image: Start Somewhere, Copyright: Start Somewhere Five additional schools and a school library were constructed using TwistBlocks®. Some were built independently by local partners with Start Somewhere’s guidance and technology. Numerous temporary jobs on construction sites were created. Additionally, Start Somewhere provided training and planning for workshops in Ahero (Kisumu) and Cape Town (South Africa). Overall, around 30 individuals in Kenya and South Africa have secured permanent employment through Start Somewhere’s initiatives. The ongoing use of TwistBlocks® technology in various community projects underscores its effectiveness and acceptance, contributing to improved living conditions and greater community resilience. Bethany Joy School in Kawangware, Image: Start Somewhere, Copyright: Start Somewhere Bethel Kibera School, Image: Start Somewhere, Copyright: Start Somewhere Start Somewhere emphasizes community empowerment through a structured Memorandum of Understanding (MOU) process, which ensures active participation from all stakeholders Team Start Somewhere Kenya, Image: Start Somewhere, Copyright: Start Somewhere Samson Ontweka on community involvement explains, “Community involvement is a crucial aspect of our projects. We engage with local stakeholders, including community leaders and unemployed youth, to ensure their active participation and meet their expectations.” He continues to state, “We prioritize accessibility and inclusivity in our projects, including provisions for persons with disabilities. We incorporate features like ramps and accessible washrooms to ensure everyone can benefit from the facilities we build.” Start Somewhere emphasizes community empowerment through a structured Memorandum of Understanding (MOU) process, which ensures active participation from all stakeholders. It begins by identifying and aligning key stakeholders to ensure that everyone shares common goals and responsibilities. Next, they define how stakeholders will collaborate, establishing clear roles and expectations for each party involved. The MOU then details the project’s scope, timeline, and terms, providing a clear framework for collaboration. Additionally, they incorporate flexibility by allowing for amendments and clearly defining project boundaries to adapt as needed. TwistBlock factory in Kibera, Image: Start Somewhere, Copyright: Start Somewhere In addition to involving community leaders, Start Somewhere engages non-skilled workers in the construction process, such as assembling walls, which helps to build local skills and provides employment. Workshops, public meetings, and collaborative sessions enable residents to actively participate in project design and implementation, ensuring the solutions are well-suited to their needs. By integrating community input and providing hands-on roles, Start Somewhere ensures that their projects are not only effective but also deeply connected to the community’s needs and capabilities. Start Somewhere Team, Image: Start Somewhere, Copyright: Start Somewhere Implementing the Start Somewhere project has presented several significant challenges, each addressed through strategic approaches “One of the primary challenges is community involvement. Engaging local residents from the outset is essential but can be difficult. Start Somewhere overcomes this by ensuring active community participation through ongoing dialogue, participatory design processes, and incorporating feedback into every phase of the project. This approach helps align the project with the community’s needs and fosters trust.” explains Samson. Building in informal settlements adds another layer of complexity. Issues such as limited infrastructure, irregular land tenure, and densely packed living spaces require innovative solutions. Start Somewhere addresses these challenges with a highly experienced team skilled in adapting construction techniques to the specific conditions of informal settlements. This expertise ensures that projects are practical, sustainable, and tailored to the unique needs of these environments. Creating a robust ecosystem is essential for success. Developing strong connections with local stakeholders, funding partners, and advocates can be demanding. Start Somewhere emphasizes strategic networking, cultivating relationships, and showcasing the project’s value to potential collaborators to navigate this challenge. Overall, Start Somewhere addresses these challenges through robust community engagement, expert management of informal settlement construction, and building a supportive network. These strategies help ensure the successful implementation and sustainability of their projects. The focus is on developing a sustainable business model for Start Somewhere Kenya, which will serve as a blueprint for scaling the concept rather than expanding the company itself. This model will be integrated within a broader ecosystem of established partners and will include global consultancy, planning services, and lighthouse construction projects with TwistBlocks®. Currently, a factory project is underway in Uganda, and additional opportunities are being explored in other countries. Samson emphasizes, “Our long-term vision is to transform informal settlements into models of sustainable urban development. We aim to provide proper housing conditions, improve educational facilities, and create economic opportunities for the residents. We are actively exploring partnerships and collaborations to expand our model to other slums and regions. Our goal is to offer affordable housing solutions and support sustainable development in low-income areas.” “We are also conducting ongoing research to develop TwistBlocks® using alternative materials like clay and hempcrete, with the aim of further reducing environmental impact and expanding our range of construction options,” he adds. Previous Next
- African Cities Insights I Un (re)développement urbain accéléré pour des lieux habitables the Urban Fabric Initiative
< Back Un (re)développement urbain accéléré pour des lieux habitables the Urban Fabric Initiative Florent Chiappero, Sarah Lecourt, Bea Varnai Urban Fabric Initiatives (UFI) sont des projets à petite échelle d'amélioration des espaces publics et des infrastructures communautaires, co-conçus et produits par les citoyens et les parties prenantes urbaines. Mis en œuvre parallèlement à des programmes de développement urbain à grande échelle financés par l'Agence Française de Développement (AFD), les UFI visent à expérimenter, promouvoir et développer des approches et des outils inclusifs, participatifs et agiles pour améliorer la qualité et l'appropriation locale des projets urbains. Les UFI placent les communautés d'utilisateurs et les résidents au centre de la prise de décision, de la gestion et de la conception, en accordant une attention particulière aux groupes d'utilisateurs et d'habitants les plus vulnérables. Depuis 2018, les UFI ont été mises en œuvre en Tunisie, à Ouagadougou, à Dakar, à Abidjan et à Nairobi. Le programme vise à reproduire l'approche participative et le dialogue multi-acteurs, aboutissant à la transformation de quelques sites et espaces dans chaque ville des UFI, à une échelle plus large. Les UFI cherchent à contribuer à un changement durable des processus de prise de décision et de gouvernance concernant les projets urbains, en établissant de nouvelles normes pour les autorités locales et nationales. Les Urban Fabric Initiatives (UFI) sont des projets de revalorisation de l'espace public et d'infrastructures communautaires à petite échelle, co-conçus et co-produits par les citoyens et les acteurs urbains (autorités publiques locales et nationales, prestataires de services, acteurs économiques locaux...). Ils sont mis en œuvre parallèlement et en coordination avec des programmes de (re)développement urbain de plus grande envergure financés par l'Agence française de développement (AFD), et s'inspirent des approches de développement urbain participatif et de " placemaking ". Initiées par l'AFD, les UFI ont pour objectif d'expérimenter, de promouvoir et de développer des approches et des outils inclusifs, participatifs et agiles pour améliorer la qualité et l'appropriation locale des projets urbains. Les UFIs placent les communautés d'usagers et les habitants au centre de la prise de décision, de la gestion et de la conception, avec une attention particulière envers les groupes d'usagers et d'habitants les plus vulnérables. Les UFI cherchent à démontrer au niveau local et à petite échelle que l'urbanisme participatif et multi-acteurs est possible et efficace, dans le but de contribuer à faire évoluer les pratiques de développement urbain et à améliorer la qualité des espaces urbains pour tous. Les UFI sont mises en œuvre depuis 2018 dans deux villes de Tunisie (Tunis et Gabès), à Ouagadougou (Burkina Faso), Dakar (Sénégal), Abidjan (Côte d'Ivoire) et Nairobi (Kenya). Chacune d'entre elles est déployée par des coordinateurs locaux d'UFI - organisations de la société civile, ONG, centres de recherche et/ou studios d'architecture - ancrés dans le contexte local et rompus aux processus participatifs, en partenariat avec les autorités locales. Les futurs UFI devraient émerger en parallèle des projets de (re)développement urbain financés par l'AFD dans une variété de villes africaines et au-delà (Asie et Amérique latine). Pikine, in the suburb of Dakar: a community lauching on site, PUO 2021 Dans la mesure où ils visent à transformer durablement les paysages urbains, les projets de (re)développement urbain, de mobilité et d'infrastructure sont confrontés à différents défis et difficultés. En raison des diverses questions à prendre en compte, il faut souvent du temps pour les lancer et les mettre en œuvre ; dans certains cas, les infrastructures primaires, telles que les nouvelles voies de transport, ne sont pas intégrées au tissu urbain local environnant. Dans d'autres, les infrastructures sociales financées par des fonds publics ne sont pas conçues en collaboration avec les (futurs) utilisateurs et résidents, et pourraient ne pas répondre aux besoins locaux et ne pas s'adapter aux pratiques existantes. En conséquence, le potentiel de transformation positive des projets de développement urbain peut être entravé par leur échelle et le manque d'appropriation par les communautés locales (résidents et utilisateurs finaux des projets). À plus long terme, l'impact sociétal et économique positif des infrastructures et des services urbains ne répondant pas de manière satisfaisante aux besoins locaux, et qui sont moins appropriés par les communautés d'utilisateurs, sera amoindri et les coûts de maintenance augmenteront. Consciente de certaines de ces lacunes, l'Agence française de développement (AFD) a mis en place les Initiatives pour la fabrique urbaine (IFU) afin de développer des approches participatives, inclusives et expérimentales parallèlement à des projets de (re)développement urbain à grande échelle. Avant de devenir un programme multi-pays à part entière, l'approche UFI a débuté sous forme de pilotes à Ouagadougou et Tunis en 2018. Ces pilotes ont exploré de nouvelles façons de concevoir des infrastructures sociales, à travers une approche ascendante en vue d’améliorer l'acceptabilité et la durabilité des investissements publics dans les infrastructures urbaines, ainsi que de répondre à un besoin d'action urgent. Devant le succès des premières expérimentations d'UFI à Ouagadougou et Tunis, l'AFD a décidé d'étendre l'initiative à d'autres villes (où elle soutient des programmes de développement urbain), et de confier la conception et la gestion des UFI émergentes à des ONG, des organisations civiques, des studios d'architecture et des centres de recherche. L'opportunité de financer une UFI, mise en œuvre en partenariat avec les autorités locales, est discutée avec les acteurs publics locaux. Chaque UFI a une durée d'environ 2 ans (potentiellement prolongeable pour une période supplémentaire de 2 ans), pendant laquelle elle transforme et active divers sites. En Tunisie, à Abidjan et à Nairobi, les UFI sont déployées en parallèle des programmes de rénovation urbaine financés par l'AFD et portés par les agences nationales (selon le contexte, le ministère de la construction ou du développement urbain et de la rénovation urbaine) et les autorités locales. Grâce à des approches de co-conception, les espaces restants des projets de rénovation urbaine sont revalorisés pour un usage communautaire ou des utilisations potentielles futures qui sont identifiées dans les cas où le projet de réaménagement urbain n'est pas encore mis en œuvre. Les méthodes de co-conception engagent les communautés dans les processus de décision, menant à la transformation de leurs quartiers et permettant aux autorités et aux agences sectorielles de mieux comprendre les besoins locaux. À Ouagadougou, les espaces réservés par les autorités municipales pour la construction d'infrastructures sociales et culturelles sont temporairement transformés et aménagés afin de tester les utilisations futures et d'adapter les infrastructures aux besoins et désirs réels de la population. A Dakar, l'UFI valorise les terrains résiduels issus des projets de mobilité urbaine (Train Express Régional et Bus Rapid Transit) qui transforment durablement le visage de nombreux quartiers de Dakar, notamment de sa périphérie. Les aires de jeux, les espaces multifonctionnels, les installations de loisirs et de sports, ainsi que les espaces publics résultant des UFI, n'ont pas seulement un impact immédiat sur la vie des communautés locales, mais contribuent également à transformer le processus par lequel les transformations urbaines ont lieu à une échelle plus large, au niveau du projet urbain. Pikine: a co-designed public space, Studio-Bainem 2021 L'urbanisme participatif, la co-conception, le "placemaking", l'urbanisme tactique et temporaire ne sont pas nouveaux dans le développement urbain. Ces approches sont pratiquées depuis que les gens créent des lieux et construisent des villes. Parfois, elles ont été formalisées et structurées, en coordination avec les acteurs et décideurs urbains publics et privés et la société civile. Dans d'autres cas, et pour la majorité des contextes du Sud global, beaucoup de processus qui sous-tendent le "tissu urbain collectif" résultent de la fabrication quotidienne de la ville, et de processus relativement spontanés et non réglementés. En Afrique notamment, le tissu urbain est principalement le résultat des efforts d'un large éventail d'acteurs non étatiques, y compris les citoyens et les travailleurs informels : à titre d'exemple, au Sénégal, 80% des logements sont construits par des processus d'auto-assistance (développés par les usagers), 53,3% du commerce local est constitué de vente ambulante, et 42% du PIB national est créé dans le secteur informel qui emploie 80% de la population. Pikine, in the suburb of Dakar: a community diagnosis workshop on the «Penc’Mobile», Studio-Bainem 2021 Depuis peu, les décideurs politiques et les professionnels de la ville sont de plus en plus disposés non seulement à reconnaître les efforts de ce que l'on appelait la création de villes "informelles", mais aussi à tirer des enseignements de ces pratiques. En particulier, étant donné que la transformation participative, tactique et temporaire de l'espace urbain, mise en œuvre de bas en haut, est souvent frugale (rentable) et répond aux besoins concrets et immédiats des communautés urbaines. Les UFI sont un exemple de la volonté d'introduire des approches plus agiles et ascendantes dans les pratiques institutionnelles de développement urbain. Leur particularité est d'ouvrir - avant, pendant et après la mise en œuvre de projets de (re)développement urbain menés par le secteur public - une voie pour la coproduction d'espaces publics, d'infrastructures communautaires, d'équipements sociaux impliquant toutes les parties prenantes : autorités locales et nationales, communautés d'usagers, résidents, acteurs économiques locaux et agences sectorielles. L'espoir est de reproduire à plus grande échelle l'approche participative et le dialogue multipartite qui ont abouti à la transformation de quelques sites et espaces dans chaque ville de l'UFI : en transformant les pratiques d'urbanisme, en renforçant la confiance mutuelle entre les communautés et les autorités publiques, et en expérimentant non seulement des approches plus participatives et inclusives de l'urbanisme, mais aussi en introduisant des utilisations plus durables des ressources (matériaux de construction durables, énergie solaire pour l'éclairage public, gestion des déchets et économie circulaire) et en générant des impacts positifs pour l'économie locale (formation professionnelle, activités génératrices de revenus). Les processus expérimentaux mis en œuvre dans chaque UFI visent donc à contribuer à une conversation plus large sur le développement urbain durable et participatif. Depuis 2018, les UFI ont mis à niveau 25 sites à travers cinq villes, (5 à Dakar, 7 à Ouagadougou, 9 en Tunisie, 4 à Abidjan) : il s’agit de 141 microprojets dirigés par les communautés sur ces sites, et pour lesquels 2 outils mobiles d'engagement communautaire ont été développés. 3 à 5 sites supplémentaires sont prévus pour une mise à niveau dirigée par les communautés dans le cadre de l'UFI. Ce dernier est en cours de lancement à Nairobi. A titre d'exemple, à Ouagadougou, 15 000 personnes ont directement bénéficié d’un projet d’amélioration des équipements de loisirs et de services, qualité de vie, réduction des risques environnementaux et sanitaires. Ce nombre comprend les personnes qui utilisent hebdomadairement les équipements sur les sites d'intervention (2 000), celles qui ont participé à un ou plusieurs ateliers et formations de l'UFI (3 000), les bénéficiaires des microprojets menés par les OSC (7 000) et les participants aux événements culturels et sportifs (3 000 athlètes, artistes, techniciens). Les bénéficiaires indirects comprennent les habitants des quartiers touchés par les projets de l'UFI, et s'élèvent à plusieurs centaines de milliers de personnes pour les 5 UFI en cours. Les UFI impliquent particulièrement les populations et groupes vulnérables - tels que les femmes, les enfants et les jeunes, les personnes handicapées qui voient leurs besoins pris en compte dans le processus de conception et bénéficient d'un accès amélioré - et divers types de parties prenantes : communautés d'utilisateurs et leurs leaders, autorités locales - 4 à Dakar, 3 à Ouaga, 2 en Tunisie, 3 à Abidjan, 1 au Kenya -, autorités nationales, y compris les prestataires de services et divers ministères, donateurs et organisations internationales, leaders religieux et communautaires. En outre, les bénéficiaires comprennent des artisans, des leaders communautaires féminins et masculins qui ont été formés aux techniques de construction (durable), à la gestion administrative et financière des OSC/OBC, ainsi qu’à l'entretien des sites. Pikine, in the suburb of Dakar: a children workshop with a model of the neighbourhood, Studio-Bainem 2021 En fournissant une plateforme pour des activités génératrices de revenus (comme des stands de nourriture, des cours de gym) et en contractualisant avec des artisans locaux, les UFI contribuent à renforcer l'économie locale et l'esprit d'entreprise local. Parmi les effets externes positifs observés et signalés par les communautés bénéficiaires et les opérateurs du projet, on peut citer : la transformation des pratiques de gouvernance urbaine, la diffusion d'approches nouvelles et transférables en vue d'un développement urbain plus durable et équitable, l'amélioration de la résilience urbaine, le renforcement de l'économie locale et le changement des récits urbains (des lieux défavorisés). Les UFI sont des projets d'amélioration des espaces publics et d'infrastructures communautaires à petite échelle, co-conçus et coproduits par les habitants et les acteurs urbains en parallèle des projets de (ré)aménagement urbain financés par l'AFD. Depuis sa création initiée par l'AFD en 2018, les UFI ont été développés dans cinq villes africaines et se traduisent par l'amélioration de 25 espaces publics et d'équipements sociaux, situés majoritairement dans des quartiers défavorisés. Le processus de conception participative et inclusive de la mise à niveau et des transformations urbaines dans le cadre des UFI a également amélioré l'inclusion des populations marginalisées, les besoins des personnes vulnérables étant pris en compte non seulement dans la conception, mais aussi dans la mise en œuvre et la gouvernance des espaces et des équipements. Il est important de noter que les UFI cherchent à contribuer à un changement durable dans les processus de prise de décision et de gouvernance concernant les projets urbains : les communautés d'utilisateurs s'engagent dans un dialogue avec les fournisseurs de services publics et les autorités aux niveaux national et local afin de co-définir la conception, l'accès et l'entretien des installations publiques et sociales, et de sécuriser les espaces ouverts pour un usage public. Les UFI établissent de nouvelles normes pour les autorités locales et nationales qui sont de plus en plus ouvertes à la participation civique dans le domaine public. Les UFI instaurent la confiance et les conditions de coexistence et de coproduction entre les autorités locales/nationales et les résidents, les communautés d'utilisateurs (ayant des intérêts récréatifs et économiques différents), les personnes âgées et les enfants, les hommes et les femmes, etc. Compte tenu du succès de l'expérimentation initiale de l'UFI, le programme s'est organiquement étendu à cinq comtés, avec deux autres UFI bientôt lancées à Antananarivo et Monrovia, et a déclenché des collaborations avec le programme d'espace public d'ONU-Habitat, des réseaux d'activistes et de praticiens urbains tels que le Center for African Public Space et le Placemaking network. Previous Next
- African Cities Insights I Les territoires post-miniers Marocains : L'héritage minier de Jerada comme outil de régénération urbaine
< Back Les territoires post-miniers Marocains : L'héritage minier de Jerada comme outil de régénération urbaine Alaa Halif Le Maroc, longtemps un site d'extraction minérale, voit ses villes minières décliner après l'épuisement des ressources, générant une crise économique, urbaine et sociale. Jerada, ville post-minière problématique, a perdu 30 % de sa population depuis la fermeture des mines en 2000. L'article explore des outils et stratégies pour contrer cette crise et éviter que Jerada ne devienne une ville fantôme. Il préconise une vision intégrée, incluant la réutilisation des anciens chemins de fer pour désenclaver la ville, la patrimonialisation des friches minières et la reconversion des territoires post-miniers marocains, positionnant Jerada comme un laboratoire pour ces transitions. Le Maroc était depuis longtemps un terrain d’extraction de minéraux, dont cette activité a été l’une des plus anciennes industries exercées par les populations marocaines depuis plusieurs siècles, grâce à la géographie du royaume riche en substances minérales dans de nombreuses régions, qui a donné naissance à des agglomérations urbaines qui n’existaient pas auparavant. Le problème de ces villes se pose après l’épuisement des ressources minières, sans aucune alternative économique à la mine, ces villes mono-industrielles connaissent une chute économique, urbaine et sociale. Au Maroc, 200 mines sont fermées1 sans aucun plan de fermeture ni de réhabilitation. En conséquence, le déclin urbain de ces villes entraîne une augmentation des terres vacantes et des friches urbaines avec de nombreux dégâts multidimensionnels. La ville de Jerada au nord-est du Maroc, est considérée aujourd’hui, comme étant le territoire post-minier le plus problématique du pays. La ville a perdu 30 % de sa population depuis la fermeture non préparée des mines du charbon en 2000, ce qui a fortement fragilisé son économie, son environnement et sa structure sociale et urbaine. À cet effet, cet article aura pour but de s’interroger sur les outils et les stratégies possible pour pallier contre la crise qu’a connue Jerada, qui risque au futur de devenir une ville fantôme. Malgré ses potentiels matériels et immatériels, pourquoi la ville n’a pas été reconverti jusqu’à maintenant ? et est-ce que l’exemple de Jerada peut servir comme prototype/laboratoire de réflexion pour les autres territoires post-miniers qu’on trouve au Maroc ? Le site minier le plus ancien d'Afrique du nord, aujourd’hui en déclin Jerada est située dans la région de l’Oriental, à 60 km de la ville d’Oujda. La ville s’est développée depuis la découverte de son gisement minier en 1927, comme étant le plus ancien site industriel et minier d’Afrique du Nord2, avec l’extraction du charbon, elle couvrait plus de 30 % de l’énergie du Maroc dans les années 80. Le problème c’est que comme toutes les villes mono-industrielles, le développement urbain et social de Jerada a été fondé essentiellement sur l’extraction des mines. Dont après l’épuisement des réserves et la fermeture non préparée des mines en 2000, la ville a connu une situation de déclin urbain et social. D’après le RJPH3, Jerada a perdu environ 30 % de sa population depuis la fermeture de la mine. Et jusqu’à aujourd’hui, la ville se vide de plus en plus de sa population. Plan territorial de Jerada, par Alaa Halifi, 2023 Les quartiers précaires de Jerada 2022 chloe liang Pourquoi le Maroc tarde face à la crise de Jerada ? Vingt-trois ans après la fermeture de la mine de jerada, la ville vit encore dans ses dégâts qui s’aggravent une année après l’autre. Jusqu’à aujourd’hui, aucun plan de reconversion de la ville n’a vu le jour, alors que partout dans le monde on trouve des villes et des territoires post-miniers qui ont eu une deuxième vie après la mine, comme la région Nord-Pas-de-Calais en France, qui a connu une transition réussite en réutilisant et sauvegardant son héritage matériel et immatériel, transformée en un patrimoine industriel riche et diversifié, inscrit comme patrimoine de l’Unesco. Certes, le sujet prend plus d’attention dans les pays étrangers, mais au Maroc, le déclin urbain des villes post-miniers, n’a pas encore constitué l’objet d’une vraie reconversion, et on se rend compte justement, que la problématique découle principalement du fait que le phénomène du déclin de ces villes est encore mal compris, et traité comme une simple dégradation urbaine, alors que la crise de ces villes est multidimensionnelle, et beaucoup plus complexe pour qu’elle soit réglée avec des gestes à petites échelles, alors qu’en réalité, ça nécessite toute une réflexion, urbaine économique et sociale. Ces premiers discours sur le déclin territorial n’ont pas débouché sur une véritable inflexion des politiques publiques : les territoires concernés comme Jerada, ont simplement fait l’objet d’une ‘’mise à niveau’. Ceux-ci permettent certes d’afficher la présence de l’état, mais ils ne sont pas susceptibles de relancer des territoires Les citoyens de Jerada en attendant le changement 2018 Fadel Senna Quelle vision pour le futur de Jerada ? Du fait que la mal compréhension de cette crise empêche que Jerada soit reconverti, la vision globale d’un projet de reconversion c’est de repenser ce territoire en crise avec toutes ses complexités, depuis le manque de connectivité entre la ville et les communautés urbaines voisines, jusqu’aux conséquences matérielles et immatérielles de la fermeture de la mine, tout en valorisant le réseau écologique interrompu et dégradé par les activités minières, et en intégrant le capital humain de la ville dans le processus de transition. Ceci dit, le plan de reconversion ne doit pas être réduit à une simple reconversion d’une friche ou d’un quartier, non plus réduit à des gestes architecturaux comme une usine ou une mise à niveau des voies, mais il doit agir sur plusieurs échelles qui répondent aux différentes facettes et complexités du territoire, qu’on a réparties sur deux axes stratégiques : Suturer le territoire : un réseau de mobilité régionale Premièrement, à l’échelle territoriale, la ville de Jerada est fortement déconnectée de sa région, Il est primordial de la désenclaver et la reconnecter à son contexte régional non pas juste au niveau d’infrastructures mais en tant que zone d’intérêt pour la région de l’Oriental. Cet objectif peut être atteint grâce au réseau existant de voies ferrées abandonnées, construites en 1936, afin d’assurer la connexion avec le port de Nador, où se faisait l’export du charbon vers l’Europe. Ils sont connectés avec le reste de la région notamment avec des grandes villes comme Oujda et avec quelques villages satellites où ça se faisait le traitement du charbon. Avec la fermeture de la mine en 2000, ce réseau des chemins de fer perd sa fonction d’origine. En conséquence, on a aujourd’hui 450 kilomètres linéaires de voies ferrées abandonnées, mais avec la situation enclavée de Jerada, et le besoin primordial d’une connexion avec les centres urbains voisins, ces chemins de fer présentent des possibilités de mobilité assez intéressantes, surtout qu’ils relient Jerada à l’aéroport Oujda Angad, et au futur grand Port West Med à Nador. La réutilisation de ces voies ferrées abandonnées peut offrir un moyen de reconstruire le transport en commun à l’échelle régionale en créant des liaisons quotidiennes entre Jerada et sa région, ça présente un outil de désenclavement et un moyen de dynamiser la région, tout en apportant des avantages économiques pour la ville de Jerada. 2. Humaniser la ville : la patrimonialisation de l’héritage industriel minier comme outil de régénération urbaine Deuxièmement, à l’échelle de la ville, le but majeur c’est d’adapter la ville au nombre d’habitants actuels, afin de les offrir un cadre agréable, qui va les encourager à rester et vivre en confort ; il faut donc proposer un plan de restructuration axé sur : un programme de développement économique, l’amélioration du parc de logements de la ville, des espaces publics et de la mobilité, et surtout la réhabilitation des friches de l’industrie minière, qui présentent du vrai potentiel pour la transition de la ville. C’est une mémoire collective qui témoigne d’une période cruciale de l’Histoire du Maroc qui est en train de se perdre. Il est temps de mettre en place une stratégie d’intervention visant à réhabiliter et valoriser les espaces miniers en les considérant comme composante du patrimoine culturel national…La réhabilitation et la valorisation peut prendre plusieurs formes : préservation du cachet architectural et urbanistique, réhabilitation et valorisation des espaces en friche. Il s'agit des excavations, galeries souterraines, terrils, installations et entrepôts abandonnés. Ces espaces peuvent abriter des activités de loisirs (musée minier, équipements sportifs), des locaux administratifs ou commerciaux. Friche miniere de Jerada 2017Mehdy Mariouch Vers une transition réussie Comme on vient de voir, la reconversion d’un territoire post-minier, doit principalement être basé sur des stratégies urbaines à multiples échelles, et non pas sur des gestes architecturaux à petites échelles. Le système proposé se focalise sur la réutilisation, la valorisation et la patrimonialisation du territoire avec les éléments et les vestiges de l’époque minière et non pas faire table rase, et refaire la ville à zéro. Collage avant et après d'une friche minière à Jerada reconvertie en un lieu touristique 2023 Alaa Halifi Désenclaver pour intégrer L’intervention à l’échelle macro au niveau territorial est indispensable car l’intervention qui va suivre (à l’échelle de la ville) dépend énormément de l’intégration de la ville dans son contexte régional, et deuxièmement, parce qu’avec le cas de Jerada, c’est impossible d’avoir une reconversion réussite sans reconnecter la ville à sa région. Si on veut se projeter dans le futur, on verra que la reconnexion du territoire avec les centres urbains voisins, grâce à la création d’un réseau de mobilité régional en réutilisant les anciens chemins de fer industriels, entrainera de nouvelles dynamiques et accessibilités à Jerada. La construction d’un nouveau système de mobilité régionale va permettre de relier les différents pôles de Jerada aux grands centres urbains. L’objectif du nouveau réseau régional n’est pas seulement d’améliorer la mobilité, mais il est également conçu comme un outil de développement pour augmenter les opportunités des habitants, en améliorant l’accès aux emplois et aux services. Sans oublier, qu’en se basant sur plusieurs expériences identiques, le désenclavement urbain entrainera l’augmentation des prix des terrains à Jerada, tout en attirant de nouveaux projets et investissements à la ville. Collage avant et après des chemins de fer reconvertie en un système de mobilité régionale 2023 Alaa Halifi Résilience territoriale : Du macro au Micro et vice versa La reconversion des friches minières de la ville, peut constituer la nouvelle colonne vertébrale de Jerada, cette ville qui dépendait depuis sa naissance sur la mono-industrie, sera dotée d’une programmation riche et diversifiée, les nouvelles fonctions doivent être connectées entre eux à la fois matériellement avec des voix, corridors, chemins de fer, espaces publics, et immatériellement au niveau fonctionnel dans une sorte de synergie, scénographie et économie circulaire… Les friches existantes, due leurs tailles monumentales, et leurs structures appropriables, ont du potentiel à se transformer en des vrais équipements à impact régional ou même national (un musée national de la mine à titre d’exemple). Le désenclavement régional est étroitement lié à la reconversion de ces friches dans le sens où ça va connecter les nouveaux programmes proposés au reste de la région, en les donnant plus de valeur et de dynamismes. De plus, il ne faut pas oublier qu’une partie des habitants de Jerada ont été adaptés au déclin pendant ces dernières années avec des coopératives qui créent des produits dérivés de l’agriculture locale. La plupart de ces produits sont exportés vers les grandes villes. Ceci dit, le désenclavement entrainera non pas juste plus de vente et d’export, mais ça peut encourager des marchés locaux au sein de Jerada, comme celui du Safran à Midelt et celui des bijoux d’argent à Tiznit, où les clients et les vendeurs de gros viennent à Jerada pour acheter ces produits de leurs sources à prix bas. Collage avant et après d'un terril reconvertie en un parc urbain 2023 Alaa Halifi Jerada comme laboratoire des villes post-minières Marocaines Les stratégies proposées sont basées sur la reconversion des éléments existants. Les chemins de fer industriels qui traversent la région, les cités, les terrils, et les friches sont des éléments indispensables dans chaque territoire minier, non pas juste à Jerada. Ça nous mène à notre prochain point, on trouve plusieurs villes post minières partout au Maroc, par exemple Kettara, Ahouli, Boulanoire, Touissit et Sidi Boubker qui sont tous des villes minières marocaines qui sont dans la même situation que Jerada, un grave déclin urbain qui pose un défi multidimensionnel, économique, sociale et urbain, sans écarter le risque de se transformer en villes fantômes. Et si on propose des stratégies pour ces territoires en se basant sur l’expérience de Jerada ? Imaginons alors une vision nationale pour les villes post miniers du pays, les stratégies inter-échelles proposées sont certes réplicables, mais ça doit être développé par rapport à chaque contexte de ces villes, à titre d’exemple, Jerada peut avoir la vocation culturelle et patrimoniale, Ahouli peut être reconvertie en l’intégrant dans des circuits touristiques déjà existant dans la région de l’atlas, Kettara peut avoir la vocation artisanale, etc. Collage avant et après d'un terril reconvertie en une zone d'agriculture urbaine 2023 Alaa Halifi De nos jours, où les taux d’urbanisation et de la population des villes marocaines se multiplient tout en entraînant une augmentation des villes et des métropoles. On y trouve de l’autre côté, plusieurs villes et régions qui sont confrontées à une tendance inverse, de grave décroissance urbaine. Durant cette recherche, qui est le fruit d'un travail académique, que j’ai mené à la fois théoriquement (recherches, documentation) et pratiquement (Investigations sur le terrain, discussions avec les citoyens), je me suis rendu compte que la reconversion de ce type de sites nécessite une réflexion assez différente, dont la première problématique qui interrompt la transition de ces territoires, c’est la mal compréhension du phénomène du déclin urbain. Alors que Jerada a du vrai potentiel à réutiliser et valoriser : un patrimoine matériel et immatériel inexploité, qui peut être la clé de sa reconversion. L’expérience de Jerada, peut fonctionner comme laboratoire d’expérimentation pour les autres villes post minières, car au-delà de ces territoires déjà en déclin, il faut aussi rappeler que dans les années à venir, plusieurs sites miniers fermeront après l’épuisement de leurs réserves. Il faut donc penser dès à présent aux stratégies de transition à élaborer, afin de faire face aux dégâts, et peut être dans une vision plus globale, est-ce qu’on peut voir un jour un programme national de reconversion de ces villes post-miniers ? avec la même vision et mobilisation qu’a eu le programme des villes nouvelles6, mais avec plus d’optimisme et de contextualité ? collage Genius loci de jerada 2023 Alaa Halif Previous Next
- African Cities Magazine 4 | AIN website
< Back African Cities Magazine 4 October 31, 2023 This fourth edition of the magazine focuses on "Urban Mobility in Africa," a critical theme for rapidly transforming African cities and regions. Through interviews, it explores electric mobility, digital technology, cycling, public transport planning, social inclusion, and innovation. Experts discuss the need for accessible electric mobility, the potential of digital technology, and the importance of sustainable mobility. It also covers urban planning innovations in Madagascar, the African Cities Lab platform, profiles Mariam Issoufou Kamara, explores African architecture and urban heritage, and showcases stunning murals across the continent. A rich resource for urban development enthusiasts. Special feature: Urban mobility in African cities Portrait: Mariam Issoufou Kamara, Founder and principal Architect at atelier masōmī As much as architecture is an important tool for good, the opposite is also true, particularly in Africa, where it has been a tool of subjugation. Innovative practices of urban transformation based on participation, collective making, digital technologies, dialogue, art, design English version Version française Previous Next











